J'ai passé la moitié de la séance à me demander où exactement était l'Estonie, et la Georgie, et que faisaient les Tchétchenes dans cette histoire russe. Et puis surtout je me demandais s'il était possible qu'il y ait des plantations de mandarines dans ce pays de boue et de misère. Qui plus est en plein hiver. Et ce palmier incongru ...
Mais j'avais tout faux. Ce n'est pas tant le réalisme des images, souvent très belles, qui importe, ni même la réalité de la situation, que la portée du discours puisqu'il s'agit en fait d'un apologue tel que défini par Wikipedia.
"Le transfert d'une idée dans un récit fictif à valeur symbolique permet
de la rendre attrayante, l'apologue donne chair à des situations parfois
lointaines ce qui permet une identification aux personnages :
l'apologue séduit avant de faire réfléchir."
La vie et la mort, la guerre et la paix. Pas besoin de milliers de pages pour en parler. Zaza Urushadze a traité son sujet comme un huis clos, une affaire d'hommes exclusivement - juste la photo d'une jeune fille sur une étagère pour évoquer l'univers féminin - d'hommes vieux, qui savent et d'hommes plus jeunes qui n'ont encore rien compris.
Je ne sais toujours pas s'il y a des plantations de mandarines en Georgie. J'ai cessé de me poser la question. Je sais seulement qu'une récolte de mandarines, c'est très fragile. Si elles ne sont pas cueillies à temps, elles risquent de pourrir.
Les Mandarines est un beau film humaniste. Qui risque fort de passer inaperçu : il n'y avait que deux spectateurs dans la salle !
Pour un peu je paraphraserais la Soirée perdue de Musset : J'étais seule, l'autre soir au cinéma le Club. Ou presque seule. Le film n'avait pas grand succès? .... J'admirais quel amour pour l'âtre vérité, eut ce réalisateur si fier en sa naïveté....
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