Dans ce roman de Mendoza paru en Espagne en 2010 et en France en 2012, il n'est pas beaucoup question de chats, de vrais chats. Mais il y est beaucoup question de Madrid et des Madrilènes qui doivent leur surnom à un soldat d'Alphonse VI qui a réussi à escalader une muraille avec l'agilité d'un chat. Le surnom lui est resté et a fini par désigner les habitants de la ville en général.
En tout cas, dans le roman de Mendoza c'est surtout l'agilité intellectuelle de l'auteur que l'on remarque.
Il parvient en effet à raconter les querelles très embrouillées qui ont opposé les diverses factions présentes à Madrid dans les dernières semaines avant le déclenchement de la guerre civile comme s'il s'agissait d'un roman de cape et d'épée très romanesque ou d'un polar que l'on n'arrive pas tout à fait à prendre au sérieux tant s'y succèdent les rebondissements. L'affaire est grave comme l'Histoire nous l'a appris, mais l'on en n'est encore qu'aux prémices de la guerre civile, au moment exact où tout peut encore basculer d'un côté ou d'un autre; phalangistes et rouges s'affrontent dans les rues pendant qu'en coulissent les généraux peaufinent leurs plans. Dans le désordre ambiant débarque un Anglais, grand spécialiste de Velasquez, venu expertiser un tableau dont la vente pourrait permettre de financer ...
Inutile de poursuivre, car le charme du roman tient beaucoup aux effets de surprise ménagés par l'auteur. Il tient aussi à la multiplicité des personnages empruntés aux milieux sociaux les plus disparates; cela va de la haute aristocratie à particule dont les femmes sont peut-être plus délurées qu'on ne s'y attendrait jusqu'au bandit louche, aux diplomates courtois mais intransigeants, aux services de police et espions de passage.
On s'amuse beaucoup, au début surtout, à suivre à la trace les déplacements des personnages sur une carte de Madrid, à rechercher les tableaux de Velasquez mentionnés. J'avoue être toujours fascinée par la part de vérité des romans - qu'elle soit géographique ou historique - une vérité qu'Internet nous permet à tout moment de vérifier. Je me suis un peu lassée sur la fin mais j'apprécie le talent de Mendoza, un talent souvent facétieux, qui permet de revisiter une page importante de l'histoire espagnole, et même européenne.
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