Le Printemps du livre au musée. L'idée est plutôt bonne quand elle permet des rencontres entre un livre et un tableau.
La rencontre d'hier matin entre le roman de Thomas Reverdy : Il était une ville et le tableau de Duncan Wylie, Cabin Fever m'a semblé particulièrement réussie tant les deux oeuvres avaient de points en commun.
Thomas Reverdy a commencé par lire deux passages de son roman où il décrit la ville de Detroit dans son état actuel de décrépitude, d'abandon et de destruction. Le tableau de Duncan Wylie, peintre originaire du Zimbabwe qui a connu la destruction volontaire et systématique de sa ville sur ordre du président Mugabe est ensuite commenté par une guide du musée.
Les points communs entre le tableau et le livre relèvent d'une coïncidence a posteriori, d'autant que le romancier qui n'a découvert Detroit que bien après avoir écrit et publié son roman reconnaît avoir été au départ inspiré par le livre de photos d' Yves Marchand et Romain Meffre publié en 2005 sur Les Ruines de Detroit.
Ruines contre ruines, ruines d'ici et d'ailleurs le sujet reste fascinant quel que soit l'artiste qui le traite.
Dans le tableau de Duncan Wylie on voit surtout une sorte de trop plein qui déborde le cadre, le moment de la destruction brutal, violent, malgré les couleurs, alors que les photos de Romain et Meffre suggèrent plutôt l'abandon, le vide, l'absence. D'un côté l'imminence de la disparition avec encore comme un semblant de vie, de l'autre le temps d'après et le souvenir d'une grandeur passée pas totalement oubliée.
Quant au livre il dit peut-être l'entre deux, le passé et le présent, la vie au milieu des ruines; il dit aussi la résistance, le dernier moment, lorsque le choix existe encore de se laisser porter vers la mort et l'oubli ou, au contraire, de décider de vivre.
http://routedeslivres.blogspot.fr/2015/08/il-etait-une-ville.html
http://www.thomasreverdy.com/
http://www.duncan-wylie.com/
http://www.marchandmeffre.com/detroit
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