Chaplin excelle dans l'art de crocheter les serrures, et cela finit par lui valoir quelques mauvais déboires quand il se met à dos la famille de ses complices. Mais il excelle aussi dans l'art de s'évader par le rêve loin de la réalité brutale et chargée de bien peu d'espoirs. Pour donner à son film des allures oniriques, Adrian Saba, le réalisateur, joue beaucoup des ambiances nocturnes et de la couleur, fait glisser son personnages à travers des paysages inattendus, dunes de sable, vastes espaces de prairies... parfois quelques flocons de neige suffisent à faire douter de l'univers dans il se lequel se trouve parce qu'entre le réel et le rêve la frontière est ténue.
Dans cette fuite en avant, Sebastian est rejoint par Emilia, la soeur des deux délinquants. Le film alors prend des allures de tragédies classique; on sait depuis Shakespeare qu'aimer l'assassin de son frère, ou de son père laisse peu d'espoir d'une fin heureuse. Sauf chez Corneille !
Cette transposition d'un vieux schéma classique dans le Pérou contemporain n'est pas sans charme bien qu'un peu languissante. Mais qui a dit que les rêveurs étaient des hyperactifs !