Voilà un film qu'on peut se laisser à aimer juste parce qu'il est filmé dans de beaux paysages : l'immensité vide de la Patagonie, l'horizon à perte de vue et parfois, au loin, des pics enneigés. La beauté des images semble être là pour compenser la rudesse du propos, parce que la vie dans une hacienda n'est pas particulièrement facile. Chaque printemps une nouvelle équipe de journaliers est embauchée pour s'occuper des moutons : dur labeur, confort rudimentaire, maigre salaire.
Evans, le vieux contremaître est un ours mal léché, il connaît le métier et ne s'en laisse pas conter; il doit malgré tout céder sa place, au jeune Jara qui vient d'arriver. Lorsque survient l'hiver Jara est seul pour garder l'hacienda; mais le froid et la neige ne sont pas ses seuls ennemis.
Derrière ses allures documentaires - l'Argentine, l'élevage des moutons, la vie des rancheros - le film d'Emiliano Torres en dit beaucoup sur la société d'aujourd'hui soucieuse de ses profits plus que des hommes qu'elle emploie. On les contraint à vivre loin de tout, séparés de leur famille. On remplace un homme par un autre qui à son tour sera renvoyé avant même d'avoir signé son contrat.
Non décidément la beauté des images ne masque pas l'amertume du propos. Elle la révèle plutôt.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire