08 mars 2017

Noces

Surtout ne pas imaginer, en regardant l'affiche, qu'il s'agit d'un film façon bollywood, plein de couleurs, de musique et de danses. Non.

La famille de Zahira est pakistanaise, mais elle vit en Belgique. Le père, aidé du fils ainé tient un commerce. La mère s'occupe de sa famille. C'est une famille aimante, chaleureuse, ouverte capable d'accepter -  jusqu'à un certain point -  les errements de Zahira. Jusqu'à un certain point seulement car lorsqu'il s'agit de la marier pour éviter le déshonneur, tous les membres de la famille s'allient pour convaincre Zahira de choisir l'un des trois prétendants qu'on lui propose. Car, généreusement, on lui en propose trois : pakistanais exclusivement, musulman exclusivement.

Le film de Stephan Strecker est, on s'en doute inspiré de faits réels, de ceux que l'on découvre trop souvent dans la presse lorsqu'ils se terminent en tragédie. Rien de nouveau donc si ce n'est cette façon de s'intéresser tour àn tour à chacun des protagonistes de façon à multiplier les points de vue et permettre de comprendre comment les membres d'une même famille peuvent être tiraillés entre le poids des traditions, et l'affection qu'ils ont les uns pour les autres. Quelles sont les limites de chacun à la compréhension de l'autre lorsque l'écart culturel est trop grand ? Quels sont les choix des enfants, respectueux des parents, mais avides de liberté. De cette liberté dont ils font l'expérience au quotidien avec leurs amis.

Bien sûr, l'histoire est pakistanaise, mais si ce n'est plus le cas aujourd'hui, le temps n'est pas si loin où, en Belgique ou en France, des mariages ont été "arrangés" pour se plier aux normes sociales ou aux intérêts financiers (voire cadastraux). 
 Noces est un film sur les difficultés d'adaptation des immigrés en général et sur l'écart entre les cultures d'ici et d'ailleurs. Mais c'est aussi un film sur notre incapacité à comprendre l'autre qui nous mène à une interrogation sur les "évidences" de notre propre culture.

En cette journée du droit des femmes, c'est certainement un film à voir.

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