Alba et son père, deux personnages ballotés par les vagues; deux
personnages sévèrement bousculés par la vie. Le film d'Ana Cristina
Barragan il est vrai s'intéresse surtout à Alba, cette gamine de 11 ans
qui arrive tout juste à la puberté et dont la mère est en train de
mourir à l'hôpital. Le père intervient au second plan, lorsque la
fillette qu'il n'a pas vue depuis des années lui est confiée. Mais
lui-même est un être qui peine à trouver sa place dans la société, qui
peine à exister tout simplement
Alba est un film délicat, touchant, que l'on aimerait aimer plus, mais sans doute trop ambitieux pour un premier film parce qu'il embrasse trop de pistes et l'on finit par se perdre un peu en chemin. Il y a bien sûr le désarroi de cette gamine devant sa mère malade et sa difficulté à s'intégrer dans son collège, un peu à cause de sa timidité, mais plus encore parce qu'elle n'appartient pas à la même classe sociale que les autres enfants qui eux ont l'air de savoir comment aborder la vie. Il y a encore les transformations de son corps, l'arrivée des premières règles, le regard qu'elle porte sur les autres, sur ses vieilles dames ventripotentes à la piscine alors qu'elle même est si menue, si légère. Ajouter à ce portrait la difficile relation avec le père, qui fait de son mieux malgré ses propres faiblesses, ses propres angoisses n'était peut-être pas nécessaire. A trop chercher quel est le véritable coeur du film, l'attention se dilue forcément. Et c'est dommage parce que l'effort de la réalisatrice pour restituer la vie intérieure d'Alba en restreignant le recours à la parole et en privilégiant l'image est intéressant.
A lire, ce long entretien avec la réalisatrice
https://blogs.mediapart.fr/edition/cinemas-damerique-latine-et-plus-encore/article/240416/entretien-avec-ana-cristina-barragan-realisatrice-du-film-al
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