Oui, parce que comme le disait si bien Françoise Xenakis dans Zut, on a encore oublié Mme Freud, il y a toujours une femme dans l'ombre d'un "génie" masculin, une ombre dont l'Histoire ne tient pas compte.
Ce pourrait être le cas des personnages féminins d'Amy Jo Burns, si l'écrivaine n'avait justement décidé de raconter LEUR histoire et de les mettre sur le devant de la scène. Ivy et Ruby sont des femmes des Appalaches; elles ont la vie dure surtout depuis que les mines ont fermé et qu'il n'existe plus d'autre horizon que la religion ou l'alcool que l'on fabrique clandestinement. Les hommes choisissent leur vie, les femmes, elles, attendent d'être choisies. Mais les choses changent lorsque Wren, la fille de Ruby, se met à douter, et remet en question traditions locales et valeurs patriarcales.
Les femmes n'ont pas d'histoire est un roman sombre et assez brutal, mais pas dénué d'espoir parce que Amy JO Burns s'attache à montrer que d'une génération à l'autre les choses peuvent changer et que les femmes, quoi qu'on en dise, ont bien une histoire.
P.S. Le roman malgré son intérêt risque d'être un peu difficile à lire pour les ophiophobiques (dont je suis), car le père de Wren est un de ces prêcheurs improvisés pour qui la manipulation des serpents fait partie du culte. Une pratique rare, destinée à tester la foi des croyants et interdites dans la plupart des Etats, mais toujours pratiquée dans le Sud des Etats-Unis et en particulier en Virginie Occidentale où se déroule le roman. J'ai quand même réussi à lire ce récit infesté de serpents, mais j'avoue avoir sauté quelques paragraphes...
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