15 juin 2021

Fatima Daas, La Petite dernière

 Hasard des lectures qui se succèdent. Je viens de quitter un étrange roman juif, et me voici avec un roman tout aussi étrange dont le personnage principal et la narratrice est une jeune fille musulmane. 

S'agit-il seulement d'un roman ? La Petite dernière est un long monologue rythmé, que l'on imagine aisément slammé. Un texte poétique scandé par le même incipit à chaque chapitre : Je m'appelle Fatima  qui devient parfois Je m'appelle Fatima Daas  qui sonne comme l'affirmation d'une identité, mais dont on s'aperçoit rapidement qu'il s'agit de la recherche d'une identité. On pourrait dire de La Petite dernière qu'il s'agit d'un roman devinette. Qui suis-je ? Je suis française, je suis d'origine algérienne, je suis asthmatique, je suis une menteuse, je suis une petite chamelle sevrée, je suis musulmane, je suis une adolescente perturbée... 

Le texte est très accrocheur et les pages s'envolent. L'autobiographie n'est pas loin, mais une autobiographie tout en interrogations. Comme Surie dans Divison avenue, Fatima s'interroge sur sa place dans la société, dans sa communauté. L'une est au mitan de sa vie, l'autre n'en est qu'au début, l'une est juive et l'autre musulmane. Ce sont des intranquilles.


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