06 septembre 2021

Alan Duff, Un père pour mes rêves

 L'histoire de ce jeune Mark que tout le monde appelle "Yank" parce qu'il est le fruit des amours illégitimes de sa mère, une maori, avec un soldat américain,  ient de toute évidence de l'autobiographie, ce qui d'une certaine manière assure l'authenticité des faits mais plus encore des émotions. 

Néanmoins, le récit vaut surtout, à mes yeux, pour le dépaysement, car je sais bien peu de choses de ce pays situé aux antipodes du mien. C'est donc une façon de vivre, un mode de pensée que nous fait découvrir l'écrivain néo-zélandais Alan Duff. Et lorsque Yank part retrouver son père, qui vit dans une petite ville du Mississippi, le parallèle entre les conditions de vie des Maoris et des Noirs américains n'est pas à l'avantage de ces derniers. On est dans les années 60 et la lutte pour les droits civiques ne cesse d'exacerber la haine et la peur. Le livre se réfère d'ailleurs clairement à la chanson de Billie Holyday, Strange fruit

Un père pour mes rêves est donc un livre intéressant par les thèmes abordés, mais dont l'écriture (la traduction?) est parfois un peu hachée.  Les changements de narrateurs permettent certes de multiplier les points de vue, mais lorsqu'ils sont abrupts, ils ne facilitent pas la fluidité de la lecture.

 

 Strange Fruit

Southern trees bear a strange fruit
Blood on the leaves and blood at the root
Black bodies swingin' in the Southern breeze
Strange fruit hangin' from the poplar trees
Pastoral scene of the gallant South
The bulgin' eyes and the twisted mouth
Scent of magnolias sweet and fresh
Then the sudden smell of burnin' flesh
Here is a fruit for the crows to pluck
For the rain to gather
For the wind to suck
For the sun to rot
For the tree to drop
Here is a strange and bitter crop

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