22 septembre 2021

Marie Mangez, Le Parfum des cendres

 

Il faut lire le premier paragraphe et le deuxième, étonnants de délicatesse pour s'embarquer sans plus d'appréhension dans ce premier roman qui s'intéresse à un jeune homme, Sylvain, thanatopracteur de profession. Une profession qui une fois énoncée, fait forcément lever un sourcil.

Pour son premier roman, Marie Mangez n'a apparemment pas froid aux yeux car à côté de Sylvain, du genre taiseux et renfrogné, elle place pour l'observer une jeune sociologue, qui est tout son contraire, exubérante et passionnée. Eros, la pulsion de vie n'est jamais loin de Thanatos, mais il faut toute l'obstination d'Alice, venue l'observer pour documenter sa thèse, pour casser la carapace de Sylvain et découvrir pourquoi le jeune homme s'est retiré du monde des vivants. Il y a de la tragédie dans l'air, mais, aussi incongru que cela paraisse, il y a aussi beaucoup de sensualité car le monde de Sylvain c'est celui des parfums et celui d'Alice, celui de la musique. Et dans ce livre, les émotions ne viennent jamais qu'après les sensations. 

Doctorante en anthropologie, Marie Mangez entre en littérature avec un drôle de petit roman qui rappelle aussi bien le Parfum de Süskind  pour la description des senteurs, que le premier roman d'Amélie Nothomb pour sa tonalité. Le Parfum des cendres est, à n'en pas douter,  un livre qui sort de l'ordinaire et Marie Mangez un écrivain à suivre.

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