Point de passage, de Konstantinos Tzamiotis est un parfait exemple de roman choral, puisque l'histoire de ce bateau de migrants échoué par une nuit de tempête sur une petite île de la mer Egée est tour à tour racontée par les habitants de l'île et les survivants du naufrage. En multipliant les personnages, en faisant intervenir aussi bien les gens ordinaires que les forces représentatives (administration, police, armée) et même et surtout les naufragés, l'auteur multiplie les points de vue et évite ainsi l'écueil du manichéisme. Des âmes généreuses il y en a; mais il y a aussi de sombres profiteurs ou simplement des gens inquiets de voir leur île envahie, alors qu'elle possède si peu et qu'elle est si loin de tout.
Ramassée en 4 jours, l'intrigue s'arrête lorsque les autorités de la grande île prennent le relai, mais en attendant on aura vu défiler toutes sortes de personnages dont l'attitude se modifie en même temps que la situation évolue.
L'intention est certes méritantes, et le livre plutôt réussi, bien que le lecteur ait un tendance à se perdre dans la multiplicité des personnages et qu'il ait surtout l'impression désagréable qu'on est en train de lui faire la leçon. Alors bien sûr il y a des passages drôles et d'autres infiniment tragiques, des passages émouvants et d'autres révoltants, mais, si j'ai apprécié le savoir-faire de l'auteur, je suis malgré tout restée le plus souvent en dehors du récit,
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