30 novembre 2021

Boîte noire

 Cela faisait un sacré bout de temps qu'il était sur ma liste et vraiment, cela aurait été dommage de le manquer : un vrai polar, bien ficelé, en dépit de quelques toutes petites invraisemblances (plonger la nuit dans un étang quand on est myope et y retrouver l'élément décisif ???). Mais bon, c'est du cinéma, pas la vraie vie et tout ce que l'on veut c'est que l'on nous raconte une histoire qui nous tient en haleine parce que l'on hésite sans cesse entre deux pistes, deux interprétations possibles. Qui a raison ? Lui ou les autres ? Il y a vraiment eu magouille ou il est de plus en plus parano ? 

Une chose est certaine néanmoins : après avoir vu le film, je n'ai aucune envie de jamais conduire une voiture automatique et encore moins de prendre un avion dont le système de pilotage pourrait être détourné par un quelconque malveillant. Même si certains s'obstinent à parler d'intelligence artificielle ! 

29 novembre 2021

L'Albatros

Oui c'est une histoire de gendarme. Et oui c'est une histoire de bavure : Laurent, commandant de la brigade de gendarmerie d'Etretat tue celui-là même qu'il voulait sauver.

 L'intérêt du film de Xavier Beauvois est de porter son attention non pas sur la victime, le paysan au bord du suicide, mais sur le coupable, le gendarme qui voulait justement l'empêcher de se suicider. Et pour cela il commence par montrer le bonhomme, dans sa vie professionnelle comme dans sa vie familiale. Un type bien sous tous rapports que son geste malencontreux bouleverse totalement comme il bouleverse sa famille et ses collègues. Car il s'agit là non pas de justice, non pas de plaider la légitime défense dans un éventuel procès. Non ! Il s'agit avant tout de conscience : Laurent porte le poids de la responsabilité dans la mort d'un homme, une souffrance incommensurable qui risque de le faire sombrer.

C'est donc bien une réflexion morale que Xavier Beauvois propose au spectateur, mais à travers un film construit comme un polar et des acteurs, Jérémie Reiner et Marie-Julie Maille parfaits dans leurs rôles.

28 novembre 2021

Trésors de Venise à l'hôtel Caumont

 C'est le nom de l'exposition actuellement en cours à l'Hôtel de Baumont. En fait il s'agit d'oeuvres remarquables sorties de la collection Giorgio Fini. 

Il est toujours plaisant de retrouver les grands noms de la Renaissance italienne, qu'elle soit toscane, vénitienne ou ferraraise. Plaisant aussi d'y voir mêlées quelques oeuvres contemporaines comme ce triptyque d'Ettore Spaletti ...

 

... directement inspiré du Christ Rédempteur de Sano di Pietro.  Le Christ à la tunique rose. 

De quoi s'interroger sur l'évolution de la peinture, sur ce qu'un artiste contemporain, qui a fait des couleurs son terrain de jeu, retient d'une représentation religieuse du XVe siècle : le rose et l'or.  A moins qu'il ne faille voir dans la forme retenue, celle des retables, un vestige du sens du sacré ? Qu'importe la réponse, il est bon de s'interroger.

 
 

Et je m'interroge depuis longtemps sur l'accessibilité de la peinture religieuse pour ceux qui n'ont reçu ni éducation religieuse, ni éducation artistique. 

Que peut bien signifier ce bonhomme avec une hache ensanglantée dans la tête ? L'image est certes un peu glauque, mais le gros plan permet d'apprécier le rendu quasi photographique du visage ou de la main.

 

Il n'est pas interdit d'ailleurs de porter un regard iconoclaste sur ces tableaux et de remarquer que les braies déchirées du jeune berger ne sont pas très différentes des jeans trouées d'aujourd'hui. Pauvreté d'un côté; effet de mode de l'autre. 

Quant à Joseph, il semble ici se désintéresser totalement de son hypothétique paternité et dormir du sommeil du juste. Mais sur quoi est-il assis et que fait ce sac à ses pieds ?


Les tableaux de la Renaissance, lorsqu'ils sont scrutés de près, on toujours beaucoup à offrir. Même aux néophytes. Ou à ceux qui refusent de se laisser engluer dans le discours savant des cartels.

27 novembre 2021

L' Hôtel de Caumont

Je suis loin d'avoir épuisé les charmes d'Aix en Provence d'autant que je cantonne souvent mes pas au quartier Mazarin et aux petites rues proches du centre d'art Caumont, où je reviens régulièrement sous prétexte d'une exposition.

Mais avant d'être centre d'art, Caumont était un hôtel particulier, joyau architectural du 18e siècle et à ce titre représentatif d'une certaine esthétique bourgeoise, superbement conservée lors de sa dernière restauration.

  https://www.caumont-centredart.com/un-peu-dhistoire 

Mais si l'on accède aux étages d'exposition par le grand escalier monumental, on redescend  - Covid oblige - par l'escalier de service qui à mes yeux a tout autant de charme.

Le charme de la simplicité! 

Une simplicité toute provençale si le regard se porte vers les pied de l'escalier, les tomettes et la rampe. Une simplicité qui, pour peu que l'on regarde vers le haut, le rapproche de la modernité et de la formule si souvent citée de Mies van der Rohe : "Less is more"

  

Une vue qui frôle l'abstraction.

25 novembre 2021

Amants


 

Voilà un film bien décevant. Un triangle amoureux, soit ! Mais avec autant de préjugés que de poncifs. 

Cela commence par une relation passionnelle et très charnelle entre une jeune fille - qui travaille dans l'hôtellerie  - et son jeune amant, dealer, mais dans les quartiers chics ! Une overdose, un homme mort sous leurs yeux. L'amant prend la fuite pour échapper à la justice. Tant pis pour la morale. 

On les retrouve 3 ans plus tard, aux Maldives ou à l'île Maurice, en tout cas dans un hôtel de luxe. Lui est plagiste, elle est venue en touriste avec son mari, riche forcément ! Et Suisse accessoirement ! 

Je continue ? 

Difficile vraiment de s'intéresser à ces individus si ce n'est pour conclure que l'argent ne fait pas le bonheur, pas plus que l'absence de moralité. Dommage ! J'attendais bien mieux d'un film de Nicole Garcia.


 

19 novembre 2021

Abstractions ?


Pas vraiment !

  


18 novembre 2021

17 novembre 2021

Paris en octobre (bis)




En gris, en bleu ...


mais vertical !


 

16 novembre 2021

Paris en Octobre


Paris tout bleu ...

 

Paris tout gris, avec juste un peu de rose ...


15 novembre 2021

Maggie O'Farell, Hamnet

A force de trop lire, le plaisir de la lecture s'estompe parfois. Mais il suffit de retomber sur un très bon livre, pour que le plaisir réapparaisse, encore plus intense. Pourtant ce n'était pas gagné : un roman inspiré en partie par la biographie de Shakespeare, alors que l'on sait très peu de choses sur la vie du grand dramaturge.... Visiblement, c'est ce "très peu de chose" qui a permis à Maggie O'Farrell de tout imaginer ou presque et avec quel talent !


Dès les premières pages, le roman emballe par la précision des descriptions, qu'il s'agisse de faire le portrait d'un personnage ou de décrire un lieu. Cela pourrait être ennuyeux, c'est juste époustouflant de justesse, de verve, de délicatesse. Et lorsqu'il s'agit de faire vivre ses personnages Maggie O' Farrell fait preuve d'une inventivité aussi étonnante : une famille mal recomposée, une jeune fille fantasque, un frère très protecteur, une autre famille ruinée par les magouilles d'un père autoritaire et violent,  un adolescent rêveur ... l'histoire d'amour entre la jeune fille à la crécerelle et le jeune précepteur est bien trop romanesque pour être tout à fait vraie, mais qu'importe ! On se laisse emporter par la fougue du récit, jusqu'à ce que la tragédie survienne. C'est le moment où la lecture devient difficile parce que soudain tout devient trop réaliste, et que le chagrin d'une mère est incommensurable. C'est le moment aussi où l'on se dit que l'écriture de Maggie O'Farrell est trop efficace et que loin d'épargner son lecteur, elle le plonge dans un deuil insupportable. Alors on tourne la tête, ou plutôt les pages, on saute un paragraphe pour reprendre un peu plus loin. Non, ce n'est pas une lecture orthodoxe. Mais on lit comme on peut !  Car quelle que soit la part de la fiction dans le récit et quelle que soit la distance historique, c'est de la mort d'un enfant qu'il s'agit.

En tout cas une chose est sûre, dès que j'en aurai l'occasion, je lirai un autre roman de Maggie O'Farrell, tellement plus passionnant que les auto-fictions et les romans bricolés pour coïncider avec les préoccupations du moment.


09 novembre 2021

Bonnard

Que du vert ! 

Alors qu'on est depuis un certain temps entré dans l'automne, de l'exposition Bonnard actuellement présentée au musée de Grenoble,  je n'ai retenu que du vert !


 "Des verts", serait plus exact tant sa palette est variée quand il s'agit de travailler cette couleur.

 

 

  

Du vert, donc. Et un peu de bleu aussi ...

 Parfois même beaucoup de bleu. Mais toujours du vert !


Mais j'avoue que pour apprécier les tableaux de Bonnard, il m'a d'abord fallu les dépouiller des lourds cadres dorés. Et ne retenir, comme le suggérait le titre de l'exposition,  que les couleurs et la lumière, les formes étant au mieux évanescentes, voire insaisissables... Bonnard ou l'éloge du flou ?

C'est alors que me sont revenus en mémoire les vers de Verlaine dans son Art poétique

        De la musique avant toute chose,
        Et pour cela préfère l'Impair
        Plus vague et plus soluble dans l'air,
        Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
        [...]
        C'est des beaux yeux derrière des voiles,
        C'est le grand jour tremblant de midi,
        C'est, par un ciel d'automne attiédi,
        Le bleu fouillis des claires étoiles !

        Car nous voulons la Nuance encor,
        Pas la Couleur, rien que la nuance !

Bonnard, peintre de la nuance !


08 novembre 2021

Automne


             Oh! L'automne l'automne a fait mourir l'été

             Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913


06 novembre 2021

Compartiment n° 6

 Un film d'un réalisateur finlandais, Juho Kuosmanen, mais qui se passe en Russie, entre Moscou et Mourmansk, une ville au--delà du cercle polaire.  Un huis-clos à deux personnages, mais dans un train qui parcourt plus de 2000 km de voie ferrée. Et pour cultiver l'art du paradoxe, le scénariste invente deux personnages qui n'ont, au départ, absolument rien en commun. Mais là on retombe dans le cliché. Ce qui en soi n'est pas désagréable parce que les deux personnages sont suffisamment intrigants pour maintenir l'intérêt tout au long du film.

Elle, la Finlandaise, venue à Moscou pour étudier le russe part seule pour un voyage qu'elle devait faire avec son amie, avec l'intention de voir les pétroglyphes de Kanozero  Lui part pour travailler dans les mines et gagner de l'argent. Solitaires tous les deux, ils n'ont ni la même éducation, ni la même culture, commencent par se mépriser avant de s'écouter et d'apprendre à se connaître. 

Pas de suspens haletant dans ce film mais un intérêt constamment maintenu entre l'évolution de la relation entre les deux personnages d'une part et le tableau que fait Juho Kuosmanen de la Russie d'autre part,  entre crasse et misère, entre rigueur soviétique et générosité slave. La séquence finale  dans la neige et le froid est particulièrement éblouissante et l'on sort du cinéma avec l'idée que le rustre grossier a ramené vers la vie la jeune renfrognée.

The French dispatch

Pas tout à fait un film, plutôt une série de sketchs, plus ou moins réussis. Bien sûr on connaît la touche Wes Anderson,  et je sais que son cinéma, aussi inventif que drôle se démarque de la production habituelle. Sa réputation lui permet d'ailleurs de réunir une floppée de bons acteurs. Mais là je me suis franchement ennuyée. 

Son Paris de pacotille, les couleurs suaves du décor, le jeu étriqué des acteurs transformés en marionnettes ... je sais bien que le cinéma n'est que faux-semblant, que les décors sont en carton et les clairs de lune artificiels, mais encore faut-ils qu'il y ait un peu d'aventure, un peu d'émotion, quelque chose de vrai, pour que le spectateur s'emballe. Ben non, pas d'emballement. Tout est bien trop calculé.



05 novembre 2021

Vivian Maier

 

 Deux expositions déjà à Grenoble, une autre au Jeu de Paume ... le livre de Gaelle Josse, Une femme en contre-jour ... je croyais en savoir déjà pas mal sur Vivian Maeir, mais l'exposition du musée du Luxembourg a non seulement confirmé l'intérêt que je porte à cette photographe, mais complété le peu que je savais de son travail. 

 

En choisissant de juxtaposer, quand c'était possible, des tirages qui datent du vivant de Vivian Maier et des tirages récents, Anne Morin, commissaire de l'exposition, n'élude pas la polémique, mais elle pose la question de l'identité artistique : les photos de Vivian Maier n'existent, pour la plupart, que sous forme de négatifs. On ne peut donc savoir comment elle aurait choisi de les tirer, de les recadrer éventuellement, d'accentuer les noirs ou les gris etc.... elle  ne les a pas signées... Soit ! Mais Schubert, Beethoven ont bien laissé des symphonies inachevées, et Mozart un requiem; on ne conteste pas pour autant leur art. La juxtaposition des tirages permet en tout cas de s'interroger sur les choix possibles.

L'exposition surtout permet de mieux cerner les sujets préférés de Vivian Maier en particulier sa frénésie à capturer son propre visage dans le moindre reflet, une vitrine, un rétroviseur, un miroir... mais plus encore son insatiable curiosité pour le monde qui l'entoure, l'attitude des passants dans la rue, des enfants dans une voiture, des chaussures, des journaux .... mille et un petits détails insignifiants que son oeil sait percevoir et que son objectif met en valeur, leur octroyant le statut de nature morte et partant d'oeuvre d'art. De toute évidence, pour Vivian Maier il n'y a pas de sujet plus noble qu'un autre. C'est le regard qu'elle pose sur l'objet le plus humble qui lui confère sa noblesse.

Voir des photos de Vivian Maier, c'est apprendre à regarder le monde plus attentivement. Passablement inspirant non ?

04 novembre 2021

Accord subtil...

... entre la tenue de la visiteuse (anonyme)  et l'oeuvre photographiée.

 


 

Othoniel

Pas plus ludique que les oeuvres de Jean-Michel Othoniel exposées au Petit Palais ! Pas de prise de tête, pas d'interrogation métaphysique, juste le plaisir des yeux.  



Dans le jardin, on se laisse surprendre par le chatoiement des boules dorées, qui jaillissent et retombent entre les feuillages comme le ferait l'eau des fontaines.

 

Sous la galerie on peut s'approcher suffisamment des sphères entremêlées pour suivre l'entrecroisement labyrinthique des courbes et surtout on joue à voir son reflet déformé et multiplié dans le miroitement des boules argentes. 

 Au sous-sol la couleur prend le dessus. Couleurs froides, mais sans exclusivité.  On aimerait avoir pour soi seul l'espace entier pour en jouir égoïstement. ... Mais ce matin là, il y a foule dans les galeries du Petit Palais.

 





03 novembre 2021

Georgia O'Keeffe

En réservant mon billet pour l'exposition O'Keeffe, je craignais le pire. Parce que toute la communication autour de cette exposition semble tourner autour de ses tableaux de fleurs, qui, pour beaucoup, ressemblent  à des sexes féminins. A chacun ses fantasmes !


Des images de fleurs, il y en a effectivement quelques unes, ne serait-ce que sur l'affiche supposée attirer les visiteurs. Mais sur les cimaises du centre Pompidou, il n'y a pas que des tableaux de fleurs. Ouf !

Il y a, en fait dans cette exposition, beaucoup d'autres tableaux, qui montrent bien la diversité de l'oeuvre, et mettent en valeur l'audace, l'originalité, et le caractère bien trempé de Georgia O'Keeffe. 

Alors loin d'être déçue, j'ai aimé retrouver ces paysages du Nouveau-Mexique, ces collines pierreuses et ravinées qu'elle voyait tous les jours depuis sa maison d'Abiqiu au Nouveau-Mexique. 

https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/Xz1GSc9

Figurative, sa peinture est le plus souvent d'une grande simplicité, surtout quand il s'agit de peindre des paysages. 

 

et l'on ne s'étonne pas de voir le motif disparaître au profit des lignes seules, toujours très souples,  et des couleurs. Surtout les couleurs !

 
Car Georgia O' Keeffe est avant tout, à mes yeux du moins, une coloriste.  Et j'aime par dessus-tout la fluidité de ses formes, des courbes qui se roulent en spirales et entraînent l'imagination du visiteur vers des contrées vaporeuses et même un peu molles, comme les montres de Dali
 

 Mais à peine lovée dans des volutes de douceur, on se retrouve soudain devant des espaces géométriques, des représentations aussi épurées que les façades en pisé des maisons de Santa Fe. 

 


Représentations que la couleur vient totalement modifier dans un autre tableau, totalement époustouflant ! 

D'un coup de pinceau, Georgia O'Keeffe abolit la frontière entre figuratif et abstraction.



02 novembre 2021

Sherrie Levine

Pourquoi ai-je retenu le nom de Sherrie Levine, plutôt que celui d'un autre photographe présenté actuellement à la Bourse du commerce ?


Parce que  j'ignorais tout de Sherrie Levine et que je ne connaissais pas son travail ? C'est une bonne raison. 

Parce qu'à regarder de près les 60 clichés en couleur exposés comme à la parade les uns à côté des autres, j'ai cru me retrouver en terrain familier ? C'est une deuxième bonne raison, celle qui m'a poussée à regarder le cartel et découvrir le nom de Russel Lee, photographe de la Grande Dépression aussi connu que Walker Evans ou Dorothea Lange.

Sherry Levine (née en 47) n'a pas connu la Grande Dépression, mais elle s'est intéressée aux photographes de la FSA, envoyés par le gouvernement Rossevelt pour documenter l'état de l'Amérique dans les années 30. Elle s'est appropriée leur travail et a reproduit leurs photos qu'elle présente par séries sous un intitulé aussi sobre qu'ambigu.  After Russel Lee, After August Sander, After Walker Evans.... Elle n'est pas l'auteur de la photo, mais l'auteur de la photo de la photo, ou plus exactement de l'ensemble des photos sélectionnées par elle et présentées à sa façon. Ce qui remet immédiatement en question la notion d'auteur. Et de droits d'auteur...

Il n'en fait pas plus pour faire naître la polémique et j'ai rapidement trouvé autant de détracteurs que de laudateurs de son travail.  Pour ma part, je continue de m'interroger et me dis, un peu bêtement que si Sherrie Levine contribue à faire connaître quelques grands photographes, c'est toujours ça. Après tout, les photos de la FSA, actuellement conservées par la Bibliothèque du Congrès à Washington sont dans le domaine public.

Y compris les photos de Russel Lee


01 novembre 2021

David Hammons

Entre l'art contemporain et le spectateur, il n'y a pas de filtre protecteur. Pas de savoir, pas de réputation, pas d'admiration imposée. C'est à chacun de réagir, de ressentir, de s'interroger, d'essayer de comprendre... si tant est qu'il y ait quelque chose à comprendre. C'est en tout cas une liberté que je m'octroie.

Des artistes présentées actuellement à la Bourse du Commerce, je n'en ai retenu qu'un seul : David Hammons, non qu'il m'ait entièrement convaincue; devant certaines de ses oeuvres, je n'ai guère eu qu'un haussement de sourcil (interrogation) ou d'épaule (rejet) ! 

Mais j'ai bien aimé cet objet, aussi gracieux, vu de loin, qu'une portée musicale ... ou un étrange insecte.


plus inquiétant vu de près.


      bien que le coeur ressemble vaguement à une fleur.

C'est l'ambiguïté de l'oeuvre -  au demeurant "sans titre"-  qui en fait je crois l'intérêt, et les projections que chacun peut faire de son propre imaginaire. 

Même cheminement pour cette autre installation/sculpture - elle aussi "sans titre" -  qui ne révèle sa vraie nature que grâce au téléobjectif. Bricolage  à 3 sous ? Upcycling ? Art contemporain ? En tout cas intriguant.