28 novembre 2021

Trésors de Venise à l'hôtel Caumont

 C'est le nom de l'exposition actuellement en cours à l'Hôtel de Baumont. En fait il s'agit d'oeuvres remarquables sorties de la collection Giorgio Fini. 

Il est toujours plaisant de retrouver les grands noms de la Renaissance italienne, qu'elle soit toscane, vénitienne ou ferraraise. Plaisant aussi d'y voir mêlées quelques oeuvres contemporaines comme ce triptyque d'Ettore Spaletti ...

 

... directement inspiré du Christ Rédempteur de Sano di Pietro.  Le Christ à la tunique rose. 

De quoi s'interroger sur l'évolution de la peinture, sur ce qu'un artiste contemporain, qui a fait des couleurs son terrain de jeu, retient d'une représentation religieuse du XVe siècle : le rose et l'or.  A moins qu'il ne faille voir dans la forme retenue, celle des retables, un vestige du sens du sacré ? Qu'importe la réponse, il est bon de s'interroger.

 
 

Et je m'interroge depuis longtemps sur l'accessibilité de la peinture religieuse pour ceux qui n'ont reçu ni éducation religieuse, ni éducation artistique. 

Que peut bien signifier ce bonhomme avec une hache ensanglantée dans la tête ? L'image est certes un peu glauque, mais le gros plan permet d'apprécier le rendu quasi photographique du visage ou de la main.

 

Il n'est pas interdit d'ailleurs de porter un regard iconoclaste sur ces tableaux et de remarquer que les braies déchirées du jeune berger ne sont pas très différentes des jeans trouées d'aujourd'hui. Pauvreté d'un côté; effet de mode de l'autre. 

Quant à Joseph, il semble ici se désintéresser totalement de son hypothétique paternité et dormir du sommeil du juste. Mais sur quoi est-il assis et que fait ce sac à ses pieds ?


Les tableaux de la Renaissance, lorsqu'ils sont scrutés de près, on toujours beaucoup à offrir. Même aux néophytes. Ou à ceux qui refusent de se laisser engluer dans le discours savant des cartels.

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