05 novembre 2021

Vivian Maier

 

 Deux expositions déjà à Grenoble, une autre au Jeu de Paume ... le livre de Gaelle Josse, Une femme en contre-jour ... je croyais en savoir déjà pas mal sur Vivian Maeir, mais l'exposition du musée du Luxembourg a non seulement confirmé l'intérêt que je porte à cette photographe, mais complété le peu que je savais de son travail. 

 

En choisissant de juxtaposer, quand c'était possible, des tirages qui datent du vivant de Vivian Maier et des tirages récents, Anne Morin, commissaire de l'exposition, n'élude pas la polémique, mais elle pose la question de l'identité artistique : les photos de Vivian Maier n'existent, pour la plupart, que sous forme de négatifs. On ne peut donc savoir comment elle aurait choisi de les tirer, de les recadrer éventuellement, d'accentuer les noirs ou les gris etc.... elle  ne les a pas signées... Soit ! Mais Schubert, Beethoven ont bien laissé des symphonies inachevées, et Mozart un requiem; on ne conteste pas pour autant leur art. La juxtaposition des tirages permet en tout cas de s'interroger sur les choix possibles.

L'exposition surtout permet de mieux cerner les sujets préférés de Vivian Maier en particulier sa frénésie à capturer son propre visage dans le moindre reflet, une vitrine, un rétroviseur, un miroir... mais plus encore son insatiable curiosité pour le monde qui l'entoure, l'attitude des passants dans la rue, des enfants dans une voiture, des chaussures, des journaux .... mille et un petits détails insignifiants que son oeil sait percevoir et que son objectif met en valeur, leur octroyant le statut de nature morte et partant d'oeuvre d'art. De toute évidence, pour Vivian Maier il n'y a pas de sujet plus noble qu'un autre. C'est le regard qu'elle pose sur l'objet le plus humble qui lui confère sa noblesse.

Voir des photos de Vivian Maier, c'est apprendre à regarder le monde plus attentivement. Passablement inspirant non ?

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