20 juillet 2022

Nouvelle Objectivité

August Sander est bien au coeur de l'exposition sur l'Allemagne des années 20 au musée Pompidou. Mais c'est tout l'environnement artistique de l'époque qui est en fait présenté. Parmi les oeuvres picturales j'en ai retenu quelques unes, qui me semblent témoigner d'une thématique neuve pour l'époque et montrer  que le regard des artistes sur leur environnement avait changé.

 

Le tableau de George Grosz qui date de 1920 et ne porte pas de titre,  fait bien sûr penser à De Chirico, mais il n'y a rien de métaphysique dans la peinture de Grosz, très attaché au contraire, à représenter le monde physique; son tableau  souligne le développement, voire l'envahissement de l'architecture industrielle, une architecture qui ne connaît plus que les lignes droites et semble atrophier ou déstructurer l'humain.

Une impression que l'on retrouve dans les tableaux suivants, tous de peintres différents.

Franz Xavier Fuhr, Eisenbrucke, 1928

 
Max Radler, Station SD/2, 1933

 
Karl Völker, Beton, vers 1924
 
Un pont métallique, une gare au milieu de nulle part, une perspective architecturale sobrement intitulée Béton ... on est loin, très loin des paysages champêtres des siècles précédents. Et même, lorsque la végétation envahit un tableau, ce ne sont que des plantes en pots, repoussées vers le haut du cadre, par toutes sortes d'objets métalliques qui suggèrent un travail mécanique en cours. Bizarrement, le tableau  de Wilhelm Kaiser Râderscheidt, qui date de 1927, porte un double titre : Printemps fané et Autoportrait en amateur de radio
 
  
 
La disparition du végétal, et quasi de l'humain comme une menace ? Est-ce bien cela que disaient ces tableaux des années 20 ? Ou bien est-ce notre lecture d'aujourd'hui ? A un siècle de distance. 

Aucun commentaire: