01 juillet 2022

The earth is blue as an orange

La référence au poème d'Eluard n'est pas facile à voir parce que dès les premières images du film on est confronté à une réalité qui ne laisse pas beaucoup de place ni aux couleurs ni au bonheur. Ou alors??? le bonheur en dépit de tout ? En dépit de la guerre, en dépit des conditions de vie difficiles, en dépit d'un futur très incertain ?  Alors oui, le film dit les bombardements, mais dit aussi le bonheur d'avoir une famille, des enfants, le bonheur de les voir grandir, rire et réussir un concours; dit encore le bonheur de faire du cinéma, même en amateur. Malgré le fracas des obus.

 Le film d'Iryna Tsilyk est un documentaire tourné en 2017 dans le Dombass. La caméra suit Anna, une mère de famille et ses 4 enfants dans leur vie quotidienne. Rien de plus, rien de moins. La maison est bordélique mais chaleureuse, les enfants jouent, mangent, dorment, regardent des films. Car il y a toujours un téléphone, un appareil photo ou une caméra pour enregistrer la réalité.  Ce sont ces bribes de vie d'une famille Ukrainienne, passionnée de cinéma que la réalisatrice s'efforce de capter, sans apprêt, sans effets, au plus près des visages et des corps. Il y a forcément quelque chose d'un peu amateur dans sa manière de filmer mais qui correspond bien à son propos.

 

La terre est bleu comme une orange n'est certainement pas le film le plus drôle et le plus spectaculaire du moment, mais c'est un film sacrément intéressant. Qui mérite plus de spectateurs qu'il n'y en avait ce jour là dans la salle.


Aucun commentaire: