14 juillet 2022

Gouzel Iakhina, Zouleikha ouvre les yeux

Les enfants de la Volga, lu il y a une quinzaine de jours, était son deuxième livre. Passionnant ! Du coup j'ai enchaîné avec son premier : Zouleikha ouvre les yeux. Tout aussi passionnant. A peine moins "magique". Ou alors c'est que je m'habitue. En tout cas la préface de Lioudmila Oulitskaïa et la posteface de Georges Nivat soulignent le talent de l'écrivaine et l'importance de ses romans  qui "raniment la littérature russe d'aujourd'hui" par le biais d' une "grande langue russe, accueillante aux misères de l'homme, et faisant germer son espoir..."  Pas pu apprécié la langue russe, mais la traduction, oui !

Gouzel Iakhina raconte ici un épisode de l'histoire russe ou plutôt soviétique qui date des années 30 : la dékoulakisation, qui consistait à exproprier les petits propriétaires ruraux et à les déporter - en wagons de marchandises - jusqu'en Sibérie pour y créer des colonies dans des conditions de survie terrifiantes. D'autres "indésirables" ont par la suite été envoyés dans ces colonies qui ont alors pris le nom de "goulag". Ce sont les faits historiques sur lesquels Gouzel Iakhina construit une histoire particulièrement romanesque, celle de Zouleikah, une jeune femme mal mariée, timide et sans défense qui, malgré ou peut-être à cause des conditions dans lesquelles elle est contrainte de vivre va peu à peu prendre de l'assurance; elle découvre, au cours de son transport vers la Sibérie, qu'elle est enceinte, accouche d'un petit garçon qui devient le centre de sa vie et fait d'elle une femme décidée à survivre coûte que coûte. Autour d'elle bien d'autres personnages, hommes, femmes, généreux ou odieux, toute une humanité contrainte de s'adapter pour simplement survivre. 

Zouleikha ouvre les yeux est un roman prenant, surprenant et bouleversant. Un de ces romans que l'on n'a pas vraiment envie de quitter, malgré ses 450 pages. Et maintenant qu'il est publié en poche ... vous n'aurez aucune peine à le trouver en librairie ! Ou en bibiothèque.



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