Empire c'est le nom du cinéma, un de ces cinémas somptueux, avec grand escalier et rideau rouge. Un cinéma comme on en construisait dans les années ... 50 ?
Mais là, on est en Angleterre, en1981. Le monde a changé. Situé en bord de mer,
l'Empire a souffert des outrages du temps; la salle de bal - car oui il y
avait une salle de bal - n'est plus désormais qu'un décor pour fans d '"urbex" façon Marchand et Meffre (*). Grandeur et décadence ... L'accès à la terrasse est fermé, mais pas l'accès aux salles de cinéma. Dans une des scènes les plus émouvantes du
film, le projectionniste initie le dernier employé arrivé au chargement
des grosses bobines et au fonctionnement des énormes machines de
projection. Un petit goût de Cinema Paradiso ? En tout cas c'est bien de
la magie du cinéma qu'il s'agit. Juste un faisceau de lumière ! Et tant d'émotions.
Dans le film de Sam Mendes, l'émotion vient en partie de l'évocation teintée de nostalgie du cinéma, mais elle vient surtout des personnages qu'il fait vivre en s'attachant aux employés de l'Empire, Hilary et Stephen en particulier. Hilary est une femme au milieu de son âge, pas très épanouie, pas très stable non plus. Soumise à un patron qui abuse d'elle. Lorsqu'elle fait la connaissance de Stephen, le nouvel employé, quelque chose "match" immédiatement entre eux. Une attirance amoureuse ? sexuelle ? Un peu des deux. Un rapport de protection aussi. Lui est en proie au racisme, menacé par les hooligans. Elle, part dans des dérives mal contrôlées par les médicaments. Le film joue habilement de l'ambiguïté des sentiments entre deux personnes d'âge et de condition différentes, sous le regard finalement assez bienveillant des autres employés, dont la solidarité rassure alors que le contexte politico-social est celui des années Thatcher.
Empire of light est un film dont chaque spectateur peut s'emparer selon ses goûts et ses attentes. Film social, film psy, film nostalgique, film drôle. Les acteurs sont tous excellents, même les seconds rôles. L'image magnifique. La bande son ? Zut, c'est rarement ce que je retiens dans un film. Mais elle est certainement très bien. A la hauteur de la mise en scène.
(*) http://www.marchandmeffre.com/theaters
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