Goutte d'or est un film un peu décalé qu'il faut aller voir sans a priori, en faisant confiance au réalisateur, Clément Cogitore, pour nous emmener hors des chemins battus, comme il l'a déjà fait avec Les Indes galantes ou Braguino.
Goutte d'or commence comme un documentaire sur les pratiques d'un prétendu Marabout dont le succès irrite sérieusement ses concurrents. Ce qui le différencie des autres, c'est le recours à la technologie et surtout l'organisation de son business comme une véritable petite entreprise dont les profits sont ensuite répartis entre les différents employés. Mais une fois le personnage mis en place comme un escroc à la petite semaine, le film bascule dans une autre direction lorsque Ramsès - car tel est son nom - répond à l'injonction de gamins aussi paumés que violents qui lui demandent de retrouver l'un des leurs, disparu depuis 2 jours. Ramsès retrouve effectivement le cadavre du gamin et à partir de là, le film glisse sur un fil qui oscille en permanence entre le réel et le surnaturel. Ce qui est assez habile, car le déroulement de l'enquête policière qui donne du rythme au fil, permet de montrer les bas-fonds quasi hugolien de la ville tout en laissant entendre que des forces surnaturelles - maléfiques ou bénéfiques - sont peut-être à l'oeuvre pour guider les personnages.
Karim Leclou avec ses allures de nounours costaud capable de passer de la tendresse à la violence en un instant, est parfait dans son rôle. Le film est à son image, sans rien de manichéen. C'est au spectateur de décider où est le bien ou est le mal.
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