Le Lâche est un roman. Le Lâche est une autobiographie. Le Lâche est un roman autobiographique. Pour ma part je m'en tiendrai à "roman" même si le personnage qui est resté paraplégique à la suite d'un accident de voiture porte le nom de l'écrivain et partage son handicap. Mais la façon dont l'auteur met en scène son personnage est, elle, tout à fait romanesque.
A quoi cela tient-il ? Tout d'abord à une qualité d'écriture, en particulier des dialogues, aussi brefs que toxiques la plupart du temps. Cela tient aussi à l'habileté de la narration qui alterne temps forts et temps morts; à la restitution à la fois précise et allusive des événements, au caractère bien trempé des personnages, qu'il s'agisse de Jarred, paraplégique contraint de revenir vivre chez son père parce que son assurance ne paye plus les frais hospitaliers, ou de son entourage proche. Le fils comme le père n'ont en réalité cessé de dériver depuis la mort de la mère, de l'épouse chérie; l'un s'est perdu dans l'alcool, l'autre dans la délinquance. L'un et l'autre ont fuit, incapables de faire face à leur chagrin. Lâches l'un et l'autre. Mais le roman est celui de leur reconstruction, de leur réhabilitation, certains diraient de leur résilience. Il leur faut apprendre à vivre avec leur chagrin, avec leurs dérives respectives.
Le roman de Jarred McGinnis est tout sauf larmoyant. Il est tonique, révolté, violent. Drôle aussi. Accessoirement on y consomme pas mal de donuts, ces beignets trop sucrés et on apprend à cultiver des orchidées !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire