Les jardins iraniens, comme tous les jardins du monde, sont plantées de fleurs : des roses à foison, un peu desséchées en cette fin d'octobre et couvertes de poussière comme il sied à des roses qui s'obstinent à pousser dans ces terres arides.
Mais le charme des jardins iraniens tient à la présence de l'eau, si fraiche, si claire, si inattendue au milieu du désert.
Quel plaisir de pouvoir, à toute heure du jour, venir s'y promener, dans l'ombre fraiche des cyprès et des platanes et d'entendre le bruit cristallin des jets d'eau. A Mahan comme à Kashan le coeur du jardin c'est d'abord son bassin !
"Imaginez que quatre jours durant, en plein été, vous traversiez une plaine à dos de bête; vous arrivez devant une barrière de montagnes enneigées et vous franchissez le col; au sommet du col vous voyez une autre plaine, et une autre barrière montagneuse dans le lointain, à cent cinquante kilomètres de là; vous savez que par -delà ces montagnes il y a encore une plaine, et puis une autre, et une autre encore; et que pendant des jours et même des semaines, il vous faudra avancer, sans ombre, avec le soleil au-dessus de la tête, le long d'une piste jonchée des os blanchis d'animaux morts. Alors quand vous trouvez enfin des arbres et une eau courante, vous appelez cela un jardin. Ce n'est pas de fleurs aux couleurs vives dont votre oeil a envie, mais d'une caverne pleine d'ombre, avec des bassins où filent des poissons rouges, et un bruit de ruisseau. Voilà ce que signifie un jardin en Perse, dans ce pays où la longue et lente caravane est une réalité de tous les jours, et non une image romantique."
Vita Sackville-West, Une Anglaise en Orient
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