La vie du voyageur est pleine de découvertes, mais celle du sédentaire n'ai pas dépourvue de charmes.
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Côté cinéma, j'ai vu la semaine dernière un film particulièrement intéressant, bien que difficile à aimer. En effet dans Quatre nuits avec Anna de Jerzy Skolimowski, tout est sombre : l'image, le paysage, les personnages... et pourtant !
Dans un petit village du fin fond de la Pologne, au milieu d'une campagne franchement moche Léon travaille à la morgue. La trentaine fatiguée, il n'est ni beau ni laid, mais quand même assez mal fagoté et passablement empoté. Il vit chez sa grand-mère, infirme et grabataire dont il s'occupe avec tendresse. Lorsque celle-ci meurt, toute sa tendresse se reporte sur Anna, une pulpeuse infirmière qu'il observe à travers sa fenêtre. On apprend peu à peu qu'Anna a été violée et que Léon a assisté au viol, trop choqué ou trop effrayé ou simplement trop peu dégourdi pour pouvoir intervenir.
Le film pourrait être morbide, voire franchement macabre mais toute l'habileté du réalisateur consiste à maintenir en permanence le spectateur - voyeur lui aussi - entre deux univers : celui d'un polar brutal et violent, celui d'un film à dimension social et compassionnel. Le spectateur reste ainsi suspendu entre deux interprétations. Léon est un pauvre type, que la solitude peut à tout moment faire basculer vers le pire ou le meilleur. Le bien et le mal sont parfois si proches; comment la police ou les instances judiciaires peuvent-elles trancher ? Jerzy Skolimowski est assez habile pour nous impliquer dans l'histoire, assez généreux pour nous laisser donner le sens qui nous convient aux images qu'il propose.
Quatre nuits avec Anna est un grand film, exigeant, de ceux qui se gravent profondément en nous. Il ne passe pas dans beaucoup de salles, et ne reste pas très longtemps, alors, courrez le voir !
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