Il y a, à Valencia, de quoi satisfaire tous les amoureux de l'architecture classique, de l'âge baroque à l'art nouveau, mais c'est pour Calatrava et son éblouissante Cité des Sciences que l'on choisit généralement cette ville.
Le bus 95, qui longe le lit de la Turia désormais recouvert et transformé en jardin, nous dépose aux abords de la Cité. Et tout de suite c'est l'éblouissement : sur le grand ciel bleu, les palmiers, les bâtiments blancs, les reflets dans l'eau...
Un petit tour à l'intérieur du musée des sciences s'avère pourtant décevant : entre lourdeur et légèreté, beaucoup d'espaces perdus, de cheminements qui n'en finissent pas. Vue de l'intérieur, l'architecture de Calatrava donne à la fois l'impression d'une extrême légèreté - l'usage du verre sans doute, et des courbes qui n'en finissent pas de s'élancer - mais aussi d'extrême lourdeur - il faut bien un contre-poids à toute cette légèreté. L'impression qui domine pourtant est celle de vide et d'inutilité. C'est beau, très beau, mais cela ne sert peut-être à rien. Et les choix muséographiques font penser à une bruyante foire commerciale installée dans un hall de gare où l'on traîne son ennui devant des panneaux plus ennuyeux qu'instructifs.
En face du musée des sciences, le Palau (l'Opéra) vient d'être fermé sur décision de la municipalité de Valencia. Le fonctionnement du bâtiments ouvert en 2005 est, semble-t-il, de plus en plus problématique.
Vu de l'extérieur, le Palau pourtant stimule l'imaginaire. Selon l'angle sous lequel on le regarde il ressemble à un oiseau au bec acéré, à un requin à l'oeil démesuré ou ...
... ou à un casque guerrier ! Il y a aurait-il finalement quelque chose d'un peu agressif dans l'architecture de Santiago Calatrava ?
En tout cas, en attendant que s'épuisent les polémiques, on peut se contenter de laisser l'eau couler sous les ponts.
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