Le film ne passe pas actuellement sur les écrans, mais une séance du cine-club espagnol m'a permis de découvrir ce premier long-métrage de Paz Fabrega, une jeune réalisatrice du Costa-Rica.
Agua Fria del Mar est un film troublant, ambigu qui met en scène d'une part, une petite fille dont on ne sait si elle est simplement perdue ou perverse, en tout cas manipulatrice; d'autre part une jeune fille qui semble elle aussi perdue mais pour d'autres raisons, sans doute perturbée à l'approche de sa future vie conjugale. On peut en déduire que le film porte sur la difficulté qu'éprouvent certains individus à trouver leur place dans la société, les filles en particulier.
Mais le cadre dans lequel la cinéaste fait évoluer ses personnages propose une vision plus élargie, plus sociale du Costa Rica. Au bord d'une longue plage déserte, des familles viennent s'installer dans des campements sommaires et provisoires, pour profiter de la mer. Un camping sauvage toléré mais sans doute plus pour très longtemps parce que la plage fait désormais partie d'un parc national et que les terrains proches ont été repérés par de riches investisseurs désireux d'installer, dans ces paysages somptueux, hôtels de luxe et "villages de vacances".
L'enfance, l'adolescence comme la nature sauvage sont des contrées aux contours flous vouées à disparaître. On les quitte à regret, on en garde la nostalgie mais il n'est pas de retour en arrière possible. Paz Fabrega toutefois se garde bien d'être aussi explicite; le rythme nonchalant du film, sa structure elliptique, les images nocturnes, laissent suffisamment de zones d'ombres pour permettre d'autres interprétations. Ce qui ne constitue pas le moindre atout du film.
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