Inlassablement elle lisait.
"Ainsi parlait Zarathoustra".
Clairement. Posément.
A haute voix.
Indifférente aux passants qui eux-mêmes faisaient semblant de ne pas s'étonner d'évoluer dans un espace labyrinthique encombré de pneus, de vieux meubles, de télévisions, d'ordinateurs et autres rebuts de notre société de consommation. Lesquels passants étaient libres de s'asseoir à leur tour, de regarder un DVD, de lancer une discussion ou éventuellement d'intervenir à leur convenance dans ce lieu ouvert à tous les possibles...
L'installation, intitulée FLAMME ETERNELLE est l'oeuvre de Thomas Hirschhorn. Artiste reconnu depuis les années 90.
J'avoue être restée pour le moins perplexe devant cet amoncellement de détritus, ce gigantesque "junk yard" qui occupe pas moins de 2000 m2 dans le Palais de Tokyo. Et comme un ami vient de me faire l'éloge du livre de Nathalie Heinich intitulé Le Paradigme de l'art contemporain, je me dis que, en le lisant, peut-être trouverai-je les clefs qui me permettront de voir dans cette "décharge" non pas une provocation facile, même assortie d'une critique explicite de la société de consommation (déjà fait, déjà vu ! ) mais une oeuvre d'art. Contemporaine bien sûr.
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