Catherine Deneuve, j'ai appris à l'aimer à partir de Potiche. Sans doute à partir du moment où elle a accepté de n'être plus une simple icône mais à jouer véritablement, et quand les réalisateurs ont entrepris de jouer avec son image justement.
En lui confiant le rôle d'une bourgeoise parisienne, compatissante et légèrement farfelue qui sombre doucement vers la folie, Pierre Salvadori s'est peut-être souvenu de l'un de ses premiers rôles, celui de Carole (?) dans le film de Polanski, Répulsion, où l'actrice jouait alors le rôle d'une jeune fille qui, obsédée par les bruits et les fissures, basculait peu à peu dans la schizophrénie.
Le parallèle entre les deux films n'est pas inintéressant et ne joue pas nécessairement en faveur du "grand maître" Polanski. Pierre Salvadori, en effet, décentre son sujet en adjoignant au personnage féminin joué par Deneuve, un second personnage, Antoine, dépressif profond. Dès lors le spectateur n'assiste pas à un dérapage mais à deux dérapages, pas franchement contrôlés. L'un s'accrochant à l'autre pour ne pas sombrer et s'imaginant peut-être trouver du réconfort auprès de l'autre alors qu'ils ne font que s'enfoncer, l'un ET l'autre. Si bien que l'histoire au lieu d'être tout bonnement tragique devient tragi-comique : il y a dans le film des passages particulièrement drôles comme la scène où Antoine transforme une séance d'arrosage en scène de cape et d'épée qui déclenche l'ire de Mathilde qui saisit le premier objet qui lui tombe sous la main - une pomme - et la lui jette depuis son troisième étage, avant de regretter immédiatement son geste et de culpabiliser pendant ses nuits d'insomnie.
Gustave Kerven, qui tient le rôle d'Antoine est tout à fait épatant en gros nounours hirsute incapable de refuser quoi que ce soit à quiconque. Ajoutez un dialogue souvent savoureux et voilà pourquoi, pour une fois, je ne me suis pas ennuyée en allant voir un film français.
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