21 avril 2018

Ready Player One

Sortir à 3 mois d'écart deux films aussi différents que Pentagon Papers et Ready Player One relève de la gageure. Et pourtant le pari n'est pas loin d'être réussi ! Parce que le discours de Spielberg, d'un film à l'autre, ne change pas tellement : ce sont toujours les "bons" qui finissent par triompher des méchants.

Ce qui change d'un film à l'autre, c'est moins la nature du mal -  qui connaît autant de versions attestées par l'histoire que de versions probables dans le futur - que la façon de le présenter, et par conséquent les spectateurs auxquels le réalisateur s'adresse. La sortie rapprochée de ses deux derniers film met clairement en évidence que Spielberg vise, avec Pentagon Papers, un public informé, rôdé au cinéma classique dont il apprécie l'efficacité lorsqu'il s'agit de rappeler un moment particulier de l'histoire du XXe siècle. Ready Player One, bien que porteur du même message humaniste (l'individu, ou plutôt des individus unis contre un système auxquels tous se sont soumis par ignorance ou par facilité) vise un public plus jeune, capable d'apprécier les références cinématographiques autant que l'immersion dans les jeux video et la cuture pop des années 80.


Dans son dernier film cependant je crains que le discours de Spielberg, simplifié au profit du formalisme, ne se soit perdu dans les effets visuels. Les personnages sont trop ... démonstratifs pour être vraiment crédibles et susciter quelque émotion que ce soit.
Pas d'émotion donc  mais une petite irritation devant cette image de mains tendues entre un enfant - un être humain en voie d'achèvement? - et un être issu d'un brouillard céleste. Une image qui fait office d'auto-citation (E.T.) autant que de référence picturale (Michelangelo) et dans laquelle il est difficile de ne pas voir une allusion religieuse, comme une nécessaire re-création du monde. J'avoue que de ce genre de référence, je me passerais volontiers.

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