30 avril 2018

Third Murder

Hirokazu Kore-eda nous a habitués a tant de bons films (Nobody knows, Still Walking, Air doll, Tel père, tel fils, Notre petite soeur ... ) que je n'ai pas hésité à aller voir son dernier film, Third Murder, malgré un titre peu engageant. Et je ne l'ai pas regretté, car sous ses allures de thriller, le film est plus complexe, mais aussi plus subtil que ce que l'on attend du genre.
Un jeune et brillant avocat est chargé de défendre Misumi, accusé de meurtre. Or l'individu vient tout juste de sortir de prison où il a purgé une peine de 30 ans pour un premier meurtre.  L'affaire se présente mal pour l'avocat, d'autant que l'accusé a avoué ce deuxième meurtre, mais change sans cesse de version. Alors même qu'il risque la peine de mort.

Non Third murder n'est pas un simple polar, bien que l'on cherche pendant tout le film le 3e meurtre, déjà commis, ou à commettre ? C'est un film qui n'a de cesse d'élucider les notions de culpabilité, de s'interroger sur les motivations d'un acte, sur ce qui pousse un être humain à en tuer un autre.
 De film en film, Kore-eda imprime sa marque dans l'histoire du cinéma japonais en construisant des scenarios d'une extrême précision, en utilisant des images marquantes, mais sans esbroufe aucune, pour mener le spectateur là où il a envie de le mener : une réflexion profondément morale qui nous contraint à nous interroger sur nos certitudes qui ne sont souvent que des habitudes, des béquilles sur lesquelles nous nous appuyons pour ne pas avoir à penser.




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