J'attendais beaucoup de ce roman, et je l'ai lu avec intérêt et parfois même un certain enthousiasme, mais j'attendais un roman construit autour d'une intrigue susceptibles d'amener les personnages d'un point A à un point B. Ce qu'il n'est pas.
Ceux d'ici est plutôt une chronique sociale. Et à cet égard tout à fait passionnante parce que Jonathan Dee restitue parfaitement la vie ordinaire des habitants ordinaires d'une petite ville quelconque du Massachusetts
La ville est assez petite pour que chacun connaisse tout le monde, souvent depuis l'enfance. Et lorsque vient s'installer à demeure un riche new-yorkais, on comprend rapidement tout ce qui sépare "ceux d'ici", des pontes de la finance et autres bobos venus fuir l'insécurité de la grande mégalopole aux lendemains des attentats de 2001. Alors que les premiers peinent à joindre les deux bouts et se démènent comme ils peuvent entre leurs boulots et leurs dettes, les autres résolvent toutes les difficultés avec une signature sur un chèque. L'argent donc est au coeur de ce roman, et, avec l'argent, le pouvoir car Hadi, le riche new-yorkais n'a aucun mal à se faire élire maire ... De sociale la chronique devient politique et même morale. Mais pas moralisatrice pour autant. Non, car la morale elle est dans les rapprochements que le lecteur peut faire entre les gens dont parle le roman et la société française telle que nous la connaissons.
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