30 août 2022

Rashomon

Rashomon n'est pas le premier film de Kurosawa, mais c'est par ce film qu'il a acquis sa notoriété internationale puisque le film a été primé au festival de Venise en 1952. 70 ans plus tard, c'est une version restaurée qui est proposée au public et ce qui frappe avant tout c'est la beauté de l'image en noir et blanc qui joue beaucoup sur les contrastes de lumière. 

L'histoire est simple mais surprenante dans sa construction : trois personnages discutent d'un événément dont ils ont été témoins, mais les points de vue divergent sur ce qui s'est réellement passé. Au final, ce sont quatre versions du même événement qui sont proposées à la sagacité du spectateur. A mes yeux, quelle que soit la version c'est hélas toujours la femme qui est à l'origine du différent entre les deux hommes et donc responsable, si ce n'est coupable de la mort du samouraï. Le film peut donc se lire comme une Nième version de la femme fatale ! 

Mais il s'agit du Japon médiéval et la distance culturelle entre l'époque Heian et la nôtre, comme entre la mentalité japonaise et la nôtre, fait tout le charme de ce film. Que l'on peut trouver sur-joué, mais qui s'inscrit plutôt dans une norme théâtrale typiquement japonaise, plus proche du mime que de l'Actor's studio.  Je ne sais trop pourquoi je m'attendais à un film de sabre assez banal, mais Rashomon correspond plutôt à une fable - un peu trop facilement moralisatrice  sur la fin -  qui pousse à s'interroger sur les comportements humains et leurs vraies motivations.




Aucun commentaire: