08 août 2022

Mama Roma


Pasolini et la Magnani : voici au moins deux bonnes raisons d'aller voir Mama Roma. Pour moi c'est la Magnani qui prime parce que cette actrice est toujours extraordinaire de justesse même dans ses excès. Mère et putain, elle est ici la femme faible lorsque soumise à son souteneur et forte dès qu'il s'agit de son fils à qui elle a décidé de donner de meilleures chances dans la vie qu'elle n'en a reçu. Généreuse, exigeante, dure, débordante de tendresse, gouailleuse, rieuse, provocante, désespérée ... c'est une femme à mille facettes mais un seul objectif : sortir de la misère et faire de son fils quelqu'un de bien. Un très beau portrait de femme que seule la Magnani pouvait incarner. 

Reste le côté pasolinien du film, sa façon de filmer le peuple de Rome, ses nouveaux quartiers et ses terrains vagues, le désoeuvrement des adolescents qui traînent leur ennui à longueur de journées;  le rôle de la religion et du "fatum," jusqu'à la tragédie finale qui prend une dimension christique. Je retiens surtout deux très belles scènes de déambulation filmées en travelling arrière, où l'on voit Mama Roma marcher dans la nuit accompagnée de personnages qui se relaient à ses côté, sans autre fonction que de ponctuer son monologue. Une très belle façon de suspendre un moment et de souligner le déroulement de l'intrigue. 

Je n'avais jamais vu Mama Roma, ce classique du cinéma italien, et ne suis pas sortie déçue.
 

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