15 octobre 2022

Tori et Lokita

Bien sûr !  Un film des frères Dardenne, c'est un peu toujours la même histoire. Celle d'êtres humains, jeunes le plus souvent, qui, pour des raisons certes diverses mais au résultats identiques, ne parviennent pas à trouver leur place dans la société, se retrouvent en marge de la société, exploités par la société. L'individu et la société : thème unique du cinéma des frères Dardenne. Ces deux Belges ne cesseront jamais de prendre fait et cause pour l'humanité la plus fragile, éternels défenseurs de la veuve et de l'orphelin. Et c'est tout à leur honneur. 

Ici il s'agit de deux enfants qui, sans se connaître, se sont entraidés, soutenus dans leur migration en se faisant passer pour frère et soeur. Tori, le plus jeune a obtenu ses papiers. Lokita, déjà adolescente, n'y parvient pas. Petits boulots, petites combines, petits trafics... l'escalade est continuelle parce qu'ils ne veulent pas, ne peuvent pas renoncer. Et que leur amitié, c'est tout ce qu'ils ont. Solidaires à jamais.

Le film est à la fois poignant et révoltant, il joue sur la capacité du spectateur à s'émouvoir et à s'indigner. Oui, mais ensuite ? Comme tous les films des frères Dardenne, Tori et Lokita est un constat amer, à peine adouci par l'attachement indéfectible de Tori pour Lokita et de Lokita pour Tori. Mais depuis 1996, Jean-Pierre et Luc Dardenne n'ont cessé de réaliser des films qui tous disent peu ou prou la même chose, que l'humanité va mal et qu'il est temps de retrouver un peu de générosité, un peu de droiture, le sens du bien et du mal plutôt que celui du profit .. Qui en tient compte ? La Promesse déjà parlait d'immigration, de sans-papiers ... Et depuis ?



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