08 octobre 2022

Jose Falero, Supermarché

Comment ne pas rêver d'une vie meilleure quand on a grandi dans une favela de Porto Allegre ? Pedro et Marques qui travaillent comme "rayonnistes" dans un supermarché savent bien que jamais leur salaire ne leur permettra d'avoir une vie décente. Pedro qui a lu un peu de Marx, croit tout savoir sur le capitalisme, propose à son ami de se lancer dans un commerce lucratif et sans danger : dans le quartier le trafic de cocaïne et de crack est déjà pris par les gangs qui régulièrement s'entretuent pour des questions de zones, en revanche personne n'assure la vente de la marijuana. Voilà donc un marché que logiquement personne ne leur disputera. Aussitôt dit, aussitôt fait et le roman raconte comment les deux compères organisent leur commerce. C'est souvent drôle et pas dénué d'intentions pédagogiques car il s'agit bien de montrer le fonctionnement du capitalisme et de l'économie de marché.  Passé les deux premiers chapitres, Supermarché est un roman alerte, dont on imagine sans difficulté l'adaptation cinématographique façon Tarentino pour la fin !                                                                                                          Simple coïncidence mais je lisais il y a peu un roman de  Barlen Pyamootoo, Monterey qui montrait comment un petit carrossier très ordinaire glissait sans même s'en apercevoir vers le trafic de drogue. Les sujets sont proches. Les écritures en revanche très différentes. Phrases courtes et plates, presque laconiques dans le roman mauricien. Phrases plus rythmées, argot d'aujourd'hui et prolixité tout à fait brésilienne pour le roman de Jose Falero (dont la traduction paraît parfois approximative). Le rapprochement des deux romans, certes très différents mais tous les deux intéressants, est, en tout cas, amusant.
 
 

Aucun commentaire: