05 octobre 2022

Pierrot le fou


 Le film qu'il faudrait voir au moins 10 fois, 100 fois,  pour en savourer toutes les trouvailles. Malgré la scène d'ouverture, bien trop longue à mon goût, où Pierrot/Ferdinand lit à voix haute le chapitre Velasquez dans l'Histoire de l'art d'Elie Faure. Mais il est vrai que dans les années 60, dans sa version poche, ce livre était un incontournable ! Et voilà le film parti sur des références littéraires  ou cinématographiques, ou politiques glissées ici et là pour piquer l'attention du spectateur. La marque de Godard ? oui mais il y en a tant d'autres. 

En fait, avec le recul, le film se voit comme un répertoire de tout ce qu'il était possible de faire avec une caméra et quelques acteurs. Il faudrait s'arrêter quasiment sur chaque image pour en apprécier les trouvailles comme le jeu des couleurs dans la scène ci-dessus, la fluidité des mouvements de caméra, le mélange de genre entre faux polar et vraie comédie (musicale!) , le jeu si gracieux d'Anna Karina, les changements de décors ou de costumes sans raison, et sans se soucier des raccords ou de la continuité chronologique,  comme si 60 ans après Méliès le cinéma restait à inventer. Revoir Pierrot le fou (sur grand écran, impérativement !),  retrouver la fantaisie, l'inventivité d'un cinéaste décidément très libre est franchement jubilatoire. 

Les premiers films de Godard ont toujours eu ma préférence, en particulier Bande à part qui précède de peu Pierrot le fou. La course d'Anna Karina, Pierre Brasseur et Samy Frey dans les galeries du Louvre est restée pour moi un morceau d'anthologie ! Un film dont j'attends la reprise. Un jour. Forcément !



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