12 octobre 2022

Alex Schulman, Les Survivants

 

Une maison isolée au bord d'un lac dans la forêt suédoise. Voilà pour le décor. Un couple, trois garçons, un chien....   Une chronique familiale ? Une histoire simple ? Pas tant que cela. D'abord parce que l'auteur, Alex Schulman, joue simultanément sur deux chronologies, celle de l'enfance et celle de l'âge adulte mais présentée, elle, à rebours, ce qui contraint le lecteur à une saine (?) gymnastique intellectuelle. Ensuite parce qu'il n'y a pas de chronique familiale romanesque sans tragédie et que la structure du roman permet à l'écrivain de garder jusqu'au dernier moment l'indispensable révélation. Les Survivants est un premier roman mené de main de maître, incontestablement. 

Cette chronique familiale, car c'est bien là le propos de l'auteur, est finalement assez juste; le récit est vu essentiellement à travers le regard de Benjamin, l'un des trois garçons, et met en scène aussi bien les chamailleries que la complicité ou la rivalité des trois garçons. Le couple parental est vu comme à distance, mère un peu distante et père plus attentif peut-être, mais l'un et l'autre plus penchés sur leur relation de couple que sur leur responsabilités parentales. C'est en tout cas comme cela qu'ils sont perçus par leurs enfants. L'isolement de la famille au milieu des bois, coupée de tout autre relation sociale crée comme un effet de loupe qui renforce l'acuité du regard posé sur les personnages, observés comme le seraient des insectes par un entomologiste.

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