Un huis-clos et deux personnages aussi étranges l'un que l'autre. C'est assez malin de la part d'Agnès Ravatn de les avoir installés au fond d'un fjord perdu, loin de tout et en pleine nature. Pas besoin de murs pour créer une atmosphère étouffante.
Pour rompre avec son passé, Allis a accepté un poste d'auxiliaire de vie auprès de Sigurd, bel homme dans la quarantaine qui a besoin de quelqu'un pour s'occuper de la maison et du jardin pendant l'absence de sa femme. Dès le début tout est un peu étrange voire franchement suspect. Allis est à peu près aussi ignorante en cuisine qu'en jardinage, Sigurd passe son temps enfermé dans son bureau, l'absence de sa femme reste sans explication, les questions de l'épicière du village sont de plus en plus insidieuses ... la tension ne cesse de monter et le roman se poursuit déjouant toutes les hypothèses du lecteur. Le Tribunal des oiseaux n'est pas à proprement parler un roman policier, mais de façon assez subtile, il installe un sentiment de malaise que l'auteur suspend momentanément pour mieux jouer avec les nerfs du lecteur et faire monter la tension jusqu'aux dernières pages.