Hasard heureux des lectures : il n'y a pas longtemps je remontais le Danube depuis son embouchure jusqu'à sa source (Emmanuel Ruben); j'ai ensuite longé la frontière américano-mexicaine d'Ouest en Est (Sylvain Prudhomme), et me voici en train de remonter l'Amou-Daria depuis la mer d'Aral, jusqu'au glacier Fedchentko, sa source supposée. L'occasion de traverser ou de longer plusieurs pays d'Asie centrale, Ouzbetiskan, Turkmenistan, Tadjikistan. L'auteur des Routes de la soif un géographe, familier de ces régions, se désole et s'inquiète de l'assèchement de la mer d'Aral qui s'explique en partie par la culture intensive du coton imposée par les soviétiques du temps de l'URSS. Mais ce n'est pas la seule explication parce que les pays riverains ont sans vergogne creusés des canaux pour détourner l'eau du fleuve pour leurs propres besoins.
Les Routes de la soif est bien un récit de voyage, mais c'est aussi un enquête dont les conclusions n'ont rien de réjouissant. Ce qui en revanche m'a amusé, c'est que l'auteur, un inconditionnel de la montagne et des hauts sommets, qui a déjà consacré un livre aux Alpinistes de Staline et un autre aux Alpinistes de Mao, ne se sent vraiment pas à l'aise dans les plaines désertiques de l'Ouzbekistan et ne cache pas son ennui devant, les surfaces horizontales, les horizons plats, la monotonie des couleurs, pour retrouver tout son enthousiasme dès qu'apparaissent les sommets du Pamir ! Le monde pour lui se doit d'être vertical !
Je ne sais pas quelle seront mes prochaines lectures, mais ces trois voyages m'ont déjà offert de beaux dépaysements. Et pas mal d'informations sur l'état du monde parce que leurs auteurs n'ont pas fait du voyage une fin en soi, mais un moyen pour mieux comprendre "l'usage du monde".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire