3h31, oui c 'est la durée du film, celle devant laquelle on hésite. Mais une fois devant l'écran, le temps ne compte plus, parce que Le rire et le couteau est un film dense qui ne laisse pas indifférent et qui met le spectateur face à ses questionnements. Peut-être un peu trop ? Il y a en effet quelque chose de baroque dans ce film, une surabondance de couleurs et de mouvements, une accumulation de motifs, jusqu' à l'outrance parfois, une surcharge de bizarreries, une profusion de personnages tous plus hauts en couleurs les uns que les autres, sauf le jeune ingénieur un peu falot chargé d'étudier l'impact environnemental et social d'un projet d'autoroute. Car c'est là le prétexte trouvé par le réalisateur Pedro Pinho, pour montrer sa vision de l'Afrique ou du moins de la Guinée-Bissau, marquée comme la plupart des pays africains par son histoire coloniale et les enjeux actuels de la décolonisation.
Je ne suis pas certaine qu'à la fin du film on ait les idées beaucoup plus claires sur le rôle des associations humanitaires ou environnementales, sur les perspectives économiques et politiques de la Guinée-Bissau et de l'Afrique en général, sur les attentes des individus happés malgré eux par le modernisme, mais au moins les questions ont été posées. Et si l'on se sent un peu perplexe à la sortie du cinéma, cela évite de se reposer sur ses certitudes. Le rire et le couteau est sur ce mpoint assez percutant.
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