05 août 2025

Guillaume Bresson

 Le musée de Grenoble présente pour l'été une exposition doublement intéressante. D'abord parce qu'elle permet de découvrir un artiste contemporain, Guillaume Bresson, mais comme ses oeuvres sont placées en regard d'oeuvres "classiques" qui font partie de la collection du musée, le parcours dans les galeries permet de porter un regard neuf sur des tableaux que l'on croyait connaître. Un regard en quelque sorte décapé. 

 

Guillaume Bresson s'inscrit dans une tendance qui est celle du retour à la peinture sur chevalet et au figuratif. Ses techniques, si elles ne sont pas exactement les même, s'inspirent et se rapprochent de celles des artistes du XVIIe ou XVIIIe siècle, jusqu'à la composition même de certains tableaux, mais les scènes qu'il représente, les thèmes qu'il choisit, n'ont rien de religieux; pas de glorification historique non plus; on pourrait sans doute parler de scènes de genre, cette façon de représenter les lieux et les gens ordinaires, mais dans ses tableaux, rien n'est figé. Ce qui domine c'est le mouvement, les affrontements d'individus dans des espaces souvent clos, bétonnés. Des scènes de rues aussi. Une façon de contraindre le spectateur à regarder en face une réalité sociale dont nous détournons trop souvent nos regards. 

 

 Guillaume Bresson utilise beaucoup de couleurs sombres, de gris. Mais dans le portrait de l’activiste LGBT Adam Eli ... il fait un usage spectaculaire d'un violet quasi ...  épiscopal ! 


Et dans la dernière salle, dont les murs ont été repeints en orange pour l'occasion, les tableaux de Bresson  s'accommodent parfaitement avec les oeuvres "minimalistes" de Donald Judd et surtout le Flanders field de Carl André (tellement mieux mis en valeur ici que dans le sous-sol où il était autrefois exposé). 



 
 Le choix des oeuvres exposées est d'une grande cohérence, mais j'avoue avoir une petite préférence pour celle de la première salle, (XIIIe/XVIe siècle), parce qu'on est d'emblée surpris, parce qu'elle est totalement incongrue dans cet environnement, peut-être aussi parce que c'est une des plus claires et des plus énigmatiques. Le chantier, on le retrouvera dans d'autres tableaux, mais les deux hommes ? Des joggeurs, des ouvriers du bâtiment surpris par la pluie ? Que peuvent-ils bien se dire ?  
 

 

Et pour la dernière image, j'avoue tricher un peu : c'est un tout petit angle d'un tableau bien plus grand, mais derrière les poteaux, derrières les rochers.... il y a la mer.  


 Exposition Guillaume Bresson au Musée de Grenoble place Lavalette, jusqu'au 28 Septembre ! 

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