Le film se passe bien à Taïwan, mais la menace chinoise sur Hong Kong est toujours en arrière plan. Une allusion récurrente qui donne au film de Keff, réalisateur américain né à Hong Kong sa dimension politique bien que ce soit avant tout un thriller social. Employé dans un petit restaurant, Zhong-Han le personnage principal participe le soir aux exactions commises par un gang au service d'une mafia locale. Intimidation, menaces, violences, une routine bien établie dont Zhong-Han semble s'accommoder jusqu'au jour où ... La rencontre avec une jeune fille déterminée, le rachat du restaurant par un promoteur sans scrupule, la nécessité de prendre position, de choisir son clan : tout le film tient sur ce point de bascule d'un individu, vers le bien ou le mal. En tablant sur le mutisme de Zhong-Han, le réalisateur contraint son personnage à ne s'exprimer que par les expressions de son visage, par l'image donc et non par la parole et contraint aussi le spectateur à supposer, à imaginer ce qui se passe dans la tête du personnage. Une vraie trouvaille qui donne toute sa force au film.
Réussir un film à dimension psychologique, social et politique sur le tempo d'un thriller, c'est plutôt pas mal pour le premier long métrage ! Mais Keff n'en restera certainement pas là.
https://www.semainedelacritique.com/fr/articles/a-propos-de-locust
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