31 mai 2011

Men at work

Sous le regard bienveillant des statues ...

ou accrochés par un harnais à une paroi de verre
















... les Pragois sont au travail.


Ceux là n'ont pas l'air de trop se fatiguer, mais ne vous y trompez pas. Tube après tube, plaque après plaque ils sont en train de démonter un échafaudage. Repassez demain, la façade sera dégagée.















Et même quand ils jouent de la contrebasse,
les Pragois travaillent !


Prague est certainement la ville où l'on rencontre le plus de musiciens ; vêtus de noir, leur étui sous le bras,ils prennent le tram, ou le métro pour se rendre à une salle de concert, une salle de répétition, ou simplement un coin de rue.

30 mai 2011

Anamorphoses



Etranges images

sur les murs du palais Veletržní



29 mai 2011

Kampa Museum, Veletržní palác

Traverser le Pont Charles soit !
Mais se promener le long des berges de la Vltava ne manque pas d'intérêt non plus.

Depuis la rive gauche on a une vue d'ensemble sur les immeubles construits le long des quais, art nouveau pour la plupart et, comme une note discordante, l'immeuble "postmoderne" construit par Frank Gehry et Vlado Milunić. Surnommé "La Maison dansante" il a fait et fait toujours lever plus d'un sourcil. Il a, dit-on, été voulu par Vaclav Havel pour marquer l'entrée de la ville dans une ère nouvelle, post-soviétique.

On peut aussi, en longeant la Moldau (l'autre nom de la Vltava, plus familier à nos oreilles) se promener d'île en île, chacune représentant un havre de tranquillité par rapport à l'agitation de Staré Město.




L'île des enfants, l'île des tireurs, l'île Kampa... la seule qui soit habitée !






L'amateur d'art contemporain, un peu las des excès du baroque et de l'art nouveau, s'attarde volontiers au Musée Kampa. Délicieux musée qui permet de se familiariser avec, entre autres, les oeuvres d' Otto Gutfreund et Frantisek Kupka. Côté fleuve, à l'extérieur du bâtiment, une armada de pingouins jaunes semble partir à l'assaut d'une chaise.

Pour les pingouins, je ne sais pas mais la chaise a une histoire. En 2002, le musée a été inondé, à la veille d'un vernissage et certaines des oeuvres exposées ont été emportées par les eaux de la Moldau, dont une chaise en bois, oeuvre de Magdalena Jetelova.

Depuis la jetée où elle a été installée, la chaise, reconstruite en béton, semble désormais défier la rivière.








Le palais Veletrzni est un bâtiment résolument moderne situé dans un quartier légèrement excentré et donc peu fréquenté.


Ce "Palais des foires", initialement destiné à exposer de grosses machines industrielles, incendié dans les années 70, a failli être détruit, avant qu'on ne se décide à lui trouver une nouvelle fonction.

Six étages (plus une mezzanine!) entièrement consacrés à l'art moderne et contemporain ! On y entre plein d'allant; on en sort ... épuisé, mais captivé par la richesse des collections !






Gaugin, Cézanne, Picasso, Braque, Léger, Van Gogh, Miro ... de quoi réviser toute son histoire du XXe siècle, mais aussi de quoi découvrir beaucoup d'artistes tchèques dont on ignorait jusqu'au nom !
Joseph Sudek, Sdenek Sykora, Karel Nepras, Stepanka Simlova ....

D'autant qu'aux collections permanentes, déjà très riches, s'ajoute plusieurs expositions temporaires .

Ah, le Kandinsky prêté par la Tate gallery ! Ah, les dessins de Grosz sur la Société dépravée ! Ah....!


28 mai 2011

Prague cubiste

Je n'ai pas vraiment été bluffée par l'architecture cubiste tchèque. La villa Kovařovic dans le quartier de Vyšehrad a beau être considérée comme "un joyau de l'architecture cubiste", je l'ai trouvée presque banale. Et les maisons de la rue Libušina n'avaient pas grande allure.
Il est vrai qu'il est difficile de percevoir aujourd'hui à quel point elles étaient révolutionnaires alors, au tout début du XXe siècle, avec leurs angles droits et surtout l'absence totale d'ornements appliqués.

La maison à la vierge noire, oeuvre de l'architecte Josef Gočár’ s'est révélée plus intéressante. Construite en 1912/13, elle a été restaurée en 1994 et abrite depuis 2003 le musée du cubisme tchèque et ... le Grand Café d'Orient, seul café cubiste de Prague !

S'arrêter d'abord au café, est une bonne idée. Cela permet de se restaurer, mais surtout d'habituer son oeil à ses formes, toutes géométriques, exclusivement géométriques, avec une préférence pour l'angle droit.





J'avoue un petit faible pour les porte-manteaux et surtout pour cette délicieuse habitude des cafés pragois de mettre les journaux à la disposition de leurs clients. Même si je ne lis pas le tchèque, cela me rassure.


Café, Apfelstrudel... il est temps d'emprunter l'escalier qui mène aux deux étages du musée ... et de s'intéresser au cubisme tchèque, dont, j' avoue, je ne savais pas grand'chose.


Le principal atout de ce musée est d'être ... petit ! Sans lasser le visiteur, en quelques oeuvres majeures, il lui fait découvrir l'esprit dans lequel travaillait les artistes tchèques, curieux d'explorer les domaines traditionnels de la peinture ou de la gravure mais aussi de la photographie, de l'architecture, de la céramique, du mobilier ou du graphisme.








27 mai 2011

Jours plombés

Elles sont rares, beaucoup plus rares qu'à Berlin, mais on finit par les trouver, les traces du passé soviétiques de Prague.
Quelques immeubles "staliniens" , imposants et ... gris. Couleur de cendre ou de plomb.










Ils dénotent un peu au milieu des bâtiments des siècles précédents.
Mais ce serait dommage, sous prétexte que les temps ont changé, de les faire disparaître. Ils ont leur rôle à jouer dans l'histoire de la ville.



D'ailleurs, regardez le couple qui bavarde tranquillement sur le trottoir d'en face.










Bientôt un tram va passer. Un vieux tram rouge.

Un homme en gabardine, col relevé et chapeau enfoncé sur les yeux va sauter pour le prendre au vol, vérifier, l'air inquiet, s'il n'est pas suivi...



Mais déjà on rejoue la scène : le camion citerne qui attendait à côté arrose la rue; les assistants vaporisent le dessus des voitures. Sur le script, il est écrit : pluie - ciel gris - 6 heures du soir - l'espion échappe à ses poursuivants....

En vrai, tout avait l'air bidon. Mais sur l'écran de contrôle, tout avait l'air "comme au cinéma" !
Une dernière prise et les figurants pourront rentrer chez eux; mais la rue grise reste là.

26 mai 2011

Du rose partout

Quand Prague ne se prend pas pour une capitale architecturale, elle est juste une ville ordinaire, mais pas moins séduisante. Certains voyageurs au long cours se souviennent peut-être d'une ville grise et terne, d'une ville en noir et blanc ... elle est maintenant en couleurs ! Avec une préférence marquée pour le rose, tous les roses.

L'escalier qui mène au Château ? Rose brique bien entendu.
La ruelle qui permet d'en sortir ? Rose encore...
La rue avec l'enseigne du bar à vin ? Rose toujours
La petite place au lampadaire, si romantique ? Rose bien sûr


Rose pâle, rose dragée, rose saumon, rose orangé... Des couleurs que l'on croyait réservées aux villes italiennes, aux villes méridionales. Si même les villes de la Mittleuropa passent au rose, il y a de quoi vous faire tourner la tête.
Dire que je déteste le rose ! Et que je n'en porte jamais !

25 mai 2011

Le petit bout de la lorgnette

Regarder Prague par le petit bout de la lorgnette est l'occasion de bien des découvertes réjouissantes.

Ainsi ce visage féminin coiffé d'une rose et entouré de pampres.

Et son vis à vis ... léonin ?


Plus inquiétant, car son regard a l'air de vous suivre, ce visage verdâtre aux longues cornes recourbées...

Du coup, l'ours qui monte le long de la gouttière a l'air presque débonnaire !




Trois violons sur une façade, rien de plus banal pour une ville aussi musicale que Prague. La maison d'une famille de luthier, à n'en pas douter !

Mais que Beethoven ait jamais habité cette maison, je n'en suis pas certaine !


Guimauve baroque ou corniche plus classique, vous avez le choix. La couleur, elle, est imposée : ce sera rose !

Rose comme l'agneau (mal) peinturluré dont la couleur dénote singulièrement dans son environnement beige très ... classieux !


L'architecture pragoise fait bon accueil aux animaux.
Bien qu'un peu grotesques, les oiseaux du médaillon n'ont pas l'air trop déplacés, mais un éléphant, ici ? Il n'a pas vraiment l'air d'appartenir à la faune locale.


Et encore moins le varan dissimulé sous un rideau de verdure !
Mais ... ne s'agirait-il pas plutôt d'un alligator de Floride, ou d'un crocodile du Nil, plutôt que d'un varan de Komodo ? Ou alors d'un dragon ailé ?

J'ai laissé la bête se reposer au soleil et suis partie vers des lieux plus tranquilles où pousse la vigne...

et le navet !Pourquoi le navet ?
J'en suis encore à me le demander ...

Les maisons de Prague ont décidément bien des secrets.
Il n'est peut-être pas nécessaire d'ouvrir toutes les portes.










"La magie, le romanesque, le mystère et le fantastique qui enveloppent cette ville de Bohême et l'humour incisif qui sied si bien à l'esprit de ses habitants, déroutent, séduisent, envoûtent." Christine Coste dans Prague Itinéraires.




24 mai 2011

Prague, capitale architecturale !

Même le plus succinct des guides y va de son paragraphe sur "la ville qui a miraculeusement échappé aux bombardements de la seconde guerre mondiale " et "tient lieu de manuel aux étudiants en architecture" puisque toutes les époques et tous les styles y sont représentés : roman, gothique, renaissance, baroque, classique, art nouveau, cubiste, fonctionnaliste, contemporain ....


Un énoncé qui peut faire craindre la pire cacophonie. Mais, bizarrement malgré cette extraordinaire diversité, la ville reste harmonieuse. Ou peut-être justement à cause de cette diversité.






Les façades de certains immeubles sont parfois un peu trop ornementées pour mon goût.





En revanche, je ne déteste pas le style "pâtisserie" !


Situé à deux pas de la Vltava et de l'île Kampa, Le Palais Buquoy, siège de l'Ambassade de France a plaisante allure. Baroque lui aussi, mais moins exubérant que le palais d'à côté.













L'hôtel Europa, surmonté de ses trois Grâces, est une référence en matière d'Art Nouveau, à l'extérieur comme à l'intérieur.


A vrai dire, les exemples d'architecture fin de siècle ne manquent pas à Prague, qu'il s'agisse de bâtiments privés (hôtels, immeubles de rapport) ...

ou de bâtiments publics comme la Maison Municipale, haut lieu historique puisque c'est en ses murs qu'eurent lieu les négociations entre le pari communiste et le Forum civique mené par Vaclav Havel, au moment de la Révolution de velours.






Peu familier de ce style parfois très alambiqué, qui recourt si volontiers aux formes végétales et même animales comme ces insectes géants sur les ferrures du balcon, le regard s'arrête de préférence sur les détails les plus raffinés.


Et comme souvent je m'étonne que tant de soin (et d'argent) ait été accordé à l'ornementation architecturale.
Au superflu. ...


"Le superflu, chose très nécessaire" écrivait Voltaire en 1736, dans un poème intitulé Le Mondain.