03 mai 2011

Expos parisiennes

Trois jours à Paris cela signifie courir d'une exposition à l'autre, en diversifiant ses choix au maximum pour ne pas se lasser. On passe ainsi de Cranach à Morellet, sans vraiment se passionner ni pour l'un ni pour l'autre.

Patrick Tosani, à la Maison européenne de la photographie, nous arrête un moment, le temps de se dire que ces photos sont parfaites, insolites, originales mais ... sans âme.

La Camera obscura, une galerie du Bd Raspail qui vaut toujours le détour, expose Michael Kenna au rez-de-chaussée, Marc Riboud au sous-sol. Difficile d'oublier le regard de ce jeune bonze au bord d'une rivière !





Photographie, 30 x 40 cm © Marc Riboud



Il suffit ensuite de traverser la rue pour entrer à la Fondation Cartier qui propose en ce moment une exposition sur le vaudou.

Les statuettes exposées sont intrigantes, fascinantes, inquiétantes parfois. On a beau tourner autour, elles ne livrent pas leur mystère. Il faut aller s'asseoir dans la salle à côté où sont projetés des films absolument passionnants qui éclairent un peu la personnalité de Jacques Kerchache, le collectionneur pour qui la valeur ethnologique de l'objet importait moins que sa valeur esthétique : " [...] devant la sculpture africaine, il faut cesser d’avoir peur d’être profane et se laisser envahir par elle, il faut s’en approcher, la fréquenter, se l’approprier, l’aimer." Le documentaire le plus passionnant est celui qui montre les "sorciers vaudou" à l'oeuvre dans leur village : consultation, diagnostique, mise en place du traitement... impossible toutefois de savoir en fin de compte si l'aphasique a retrouvé la parole car il y a des portes que les non initiés ne peuvent franchir... Dommage ! Mais pour une fois je suis restée scotchée devant l'écran vidéo jusqu'au bout.

Sculpture vaudou Fon, Bernin - Bois, corde, cheveux, tissu, plumes, argile, patine sacrificielle
(8 x 6 x 8) Coll. Anne et Jacques Kerchache Photo @ Uuji Ono

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