04 mars 2016

Merci Patron

Dur de ne pas aimer un film quand tout le monde l'applaudit.

Le sujet, la désindustrialisation, la fermeture des usines, le chômage, les dettes est grave. Le traiter sur le mode farcesque, pourquoi pas ? C'est  s'assurer de remplir les salles.

Dès les premières séquences on pense à Michael Moore, dont les documentaires, pour efficaces qu'ils soient, prennent quelques libertés avec l'objectivité des faits  et frôlent trop souvent la manipulation. François Ruffin, fondateur du journal Fakir et réalisateur du film s'agite et brandit ses T-shirts "I love Arnault". Soit !
Mais lorsque le film se resserre autour du couple Klur,  la farce devient franchement caustique et surtout ambigüe. De qui se moque-t-on ? Du PDG de LVMH qui envoie ses sbires pour régler l'affaire "à l'amiable" -  quelques dizaine de milliers d'euros, pour un Bernard Arnault ce n'est rien, de la petite monnaie ! -  ou du couple de chômeurs que le réalisateur, pour les besoins de son film, manipule et pousse au chantage ?

Merci Patron c'est la victoire du pot de terre contre le pot de fer, de David contre Goliath, oui sans doute. Et c'est la raison pour laquelle ce film rencontre un tel succès.  Mais j'ai beau essayer de trouver toutes les bonnes raisons d'aimer ce film, je garde mes réserves.

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