Un dernier film avant de se lancer dans le grand festival de cinéma sud-américain Ojoloco ?
Belgica est ce genre de petit film bizarre et attachant qui raconte des histoires de "vrais gens", mais de gens qui ne sont pas inscrits sur une trajectoire de réussite classique. Peut-être même pas sur une trajectoire du tout car ils construisent leur vie par petits bouts avec des tas de bifurcations, de contournements, des vies qui souvent ne les mènent que dans une impasse. Des loosers ? des paumés ? non, même pas. Juste des gens ordinaires dont la vie n'est pas tout à fait ordinaire.
Jo, aidé de son frère Frank vient d'ouvrir un bar, un bar où l'on boit de la bière, on écoute de la musique et on parle à ses voisins. Un bar chaleureux. Comme l'affaire marche bien, sous l'impulsion de Frank, et avec l'aide de quelques amis, le local est agrandi et le bar chaleureux devient du jour au lendemain un bar branché où les jeunes affluent jusque tard dans la nuit. Mais c'est à ce moment là aussi que les choses commencent à déraper.
Belgica est un film tonique, qui déborde d'énergie. Un film cyclothymique aussi puisque les moments de grand enthousiasme alternent avec des passages plus dépressifs. La musique à fond les oreilles, on boit, on rit, on sniffe une ligne de cocke, on s'engueule, on se bat... Tout semble vécu et filmé intensément. Rien de tiède. Pas de demi-mesure. Surtout pas dans la relation entre les deux frères, une relation qui glisse si facilement de l'amour à la haine, de la solidarité à la méfiance.
Le précédent film de Felix Van Groenigen, Alabama Monroe (que j'avais beaucoup aimé) montrait déjà cette capacité à vivre sa vie à 100 à l'heure, quitte à aller droit dans le fossé. Une certaine rage de vivre, qui sur l'écran du moins, fait paraître bien terne et bien ordinaires nos propres vies.
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