Bonheur visuel d'abord : dès le générique la beauté des images s'impose. Splendeur des paysages, grandes plaines désertiques, défilés rocheux, forêts emmêlées. Beauté des décors, celle de la petite ville minière perdue quelque part du côté du Colorado, beauté des costumes aussi (parfois au détriment du réalisme mais qu'importe ! )
Et puis il y a les personnages, bien trouvés, bien campés : le jeune (et beau) cow-boy solitaire qui a quitté la meute des vilains qui lui servait de famille : trahison ! Et le voilà "traînant la mort derrière lui". Alice, deux fois veuve qui vit dans une ferme isolée où elle essaye d'élever des chevaux, avec son fils et sa belle-mère (indienne). La communauté de femmes qui s'efforce de faire face depuis que les hommes de cette petite bourgade minière ont tous disparu dans l'explosion de la mine. Celui que l'on surnomme "preacher", le vilain de l'histoire, redoutable, cruel et sans pitié bien que ...
La série est suffisamment longue pour mettre en place de très nombreux personnages dont le portrait est affiné d'épisode en épisode et dont on découvre peu à peu qu'ils ne sont pas réductibles à je ne sais quel stéréotype en cours dans le western traditionnel, mais qu'ils sont bel et bien des créations originales.
Car la réussite de cette série tient au fait qu'elle utilise tous les clichés sans lesquels un western ne serait pas un western, mais en les revisitant, en leur donnant un tour inattendu, en plein accord pourtant avec la vérité historique.
Ai-je besoin d'ajouter que Godless s'affiche comme une série résolument féministe, car, bien que seules, ces femmes, veuves pour la plupart, sont capables non seulement de faire face, mais de construire et de s'inventer un destin. Sans compter que la plupart d'entre elles savent manier un fusil/
Godless est une série jubilatoire, dont il ne me déplairait pas qu'elle ait une suite. En Californie peut-être où Roy Good est parti rejoindre son frère ? Mais pourquoi le scénariste de la série, Scott Frank ne reprendrait-il pas pour les développer, certains faits, certains personnages à peine esquissés; je pense entre autres aux vétérans noirs de la guerre civile, les Buffalo Soldiers installés dans une de ces communautés noires crées à la fin du XIXe siècle .... Godless, en 7 épidoses seulement a lancé suffisamment de pistes pour donner aux spectateurs envie de continuer l'aventure.
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