Autant prévenir tout de suite : j'ai bien aimé ce livre de Peter Geye, mais je l'aurais sans doute plus aimé encore si l'auteur n'avait constamment cité la marque des sacs à dos avec lesquels les personnages partent en expédition. De beaux sacs, c 'est certain ! Garantis à vie ! Que la marque soit mentionnée une fois, l'incidence est insignifiante, mais systématiquement ? Je suppose que l'auteur a été subventionné par la marque, tant mieux pour lui; le procédé toutefois est irritant et a fini par altérer voire gâcher ma lecture ! Je ne crois pas que la littérature ait pour objet de servir de support publicitaire !
J'ai été gênée également dans ma lecture par la référence permanente à la "boutique d'apothicaire" qui n'est sans doute qu'un vulgaire "drugstore" puisqu'on est dans l'Amérique des années 60. Mais ce sont là des réactions épidermiques à des détails mal venus.
Ceci étant dit, le roman séduira certainement les amateurs de "nature writinng" et de grands espaces puisque l'histoire se passe dans le Nord du Minnesota, dans une région où se succèdent forêts, lacs, rivières et marais, une région dont la cartographie était encore aléatoire quand Harry embarque son fils Gus pour partager avec lui une aventure du genre extrême et mal préparée. Là, ça ressemble un peu à du David Vann ... mais ça fonctionne, les aléas de la remontée de la rivière et les risques que courent les deux hommes alors que l'hiver approche, suffisent à retenir l'attention du lecteur. Peter Geye néanmoins double ce récit d'un deuxième récit, plus morcelée, plus incertain, un récit familial cette fois où il est questions de ceux qui se sont aimés puis détestés... à force, je me suis un peu lassée de ces allers-retours entre passé et présent, entre la saga familial et le roman d'aventure, doublé d'un roman policier puisque c'est bien connu, dans les forêts du Grand Nord, les hommes sont beaucoup plus redoutables que les ours. Il y a en fin de compte dans ce roman quelque chose qui m'a empêchée d'adhérer complètement. Peut-être parce que j'en ai trop facilement mis à jour les ficelles ? Quoi qu'il en soit, L'Homme de l'hiver mérite certainement discussion.
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