L'arbre du voyageur n'est pas un arbre à proprement parler, mais une plante herbacée dont on dit que l'eau qu'elle retient à la base de ses feuilles a sauvé plus d'un voyageur de la soif. Cet "arbre" se trouve sur le toit d'un grand magasin en plein Tokyo, dans une jardinerie où Yûji a brièvement travaillé.
Le roman d'Hitonari Tsuji est fait de tas de moments insolites comme celui-ci. Il est à la fois intriguant et dépaysant.
Intriguant parce qu'il s'agit d'un jeune homme qui se met en quête de son frère aîné pour l'avertir de la mort de leurs deux parents. Mais Yûji a quitté la maison depuis longtemps et n'a jamais donné de ses nouvelles. C'est un fugueur né qui encore enfant, multipliait déjà les escapades. En partant sur les traces de son frère, le cadet - qui n'est jamais nommé - retrouve ceux qui ont brièvement croisé le chemin ou partagé la vie de ce mystérieux Yûji.
L'Arbre du voyageur tient un peu du roman de formation, celui qui permet de passer de l'adolescence à l'âge adulte, mais c'est aussi une jolie balade dans Tokyo, un roman urbain dans une ville de néon et de béton, où la foule est omniprésente, mais la solitude aussi.
Les Japonais ont un mot - jouhatsusha. - pour désigner ceux qui, comme Yûji, disparaissent un jour sans laisser d'adresse. C'est une réalité qui ne laisse pas d'étonner, un phénomène difficile à comprendre. Mais si les "évaporés" ne laissent pas d'adresse, ils laissent, c'est certain des souvenirs et un manque.
L'Arbre du voyageur était le premier roman d' Hitonari Tsuji, publié en 1992. Depuis il y en a quelques uns de plus, dont le Bouddha blanc qui avait obtenu en 1999 le Prix Femina Etranger.
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