18 avril 2020
Richard Wagamese, Starlight
Starlight est le dernier livre de Richard Wagamese, non pas le dernier paru mais le dernier tout court, puisque l'écrivain est mort avant d'avoir tout à fait achevé le dernier chapitre. Mais lorsqu'on arrive aux dernières pages, les personnages sont suffisamment construits pour que chaque lecteur imagine le dénouement de son choix.
L'intérêt du livre d'ailleurs ne tient pas à l'intrigue proprement dite : une femme, Emmy, parvient à se libérer de la violence de son compagnon et s'enfuit avec sa fille Winnie. Elles sont sans ressources et terrorisées. L'homme, furieux, ne pense qu'à se venger et les pourchasse. Le récit alterné qui va d'un personnage à l'autre est une vieille ficelle romanesque, un peu lassante parce que trop souvent employée.
De toute façon, le coeur du roman ce n'est pas cette course poursuite, c'est plutôt le chemin de résilience parcouru par la mère et sa fille grâce à Starlight, un géant bourru, d'origine vaguement indienne, qui les recueille, les héberge et leur apprend peu à peu à vivre au contact de la nature. A revivre tout simplement.
Les plus belles pages du roman sont sans doute celles où les personnages partent camper dans les forêts autour de la ferme Richard Wagamese sait mieux que personne décrire la nature au plus près, dans ses mille variations, ses chatoiements, ses silences. La présence de cet homme protecteur qui les initie à la vie sauvage comme lui-même a été initié par "le vieil homme", permet à Emmy et sa fille de se reconstituer. Il y a bien quelque chose du gourou dans Starlight mais un quatrième personnage, qui vit lui aussi sur le ferme, apporte un peu d'humour et de légèreté au récit.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire