20 février 2021

Daniel Glattauer, Quand souffle le vent du Nord

Le roman épistolaire est un genre littéraire tout à fait désuet, malgré les tentatives parfois bienvenues de le réhabiliter - je pense Au cercle littéraire des amateurs d'épluchures de pommes de terre de Mary Ann Shaffer. 

Daniel Glattauer reprend le principe et le met au goût du jour puisqu'il n'est plus question ici d'échanger des lettres manuscrites, mais des "mails". Ce qui nécessairement accélère la vitesse des échanges, si bien que l'épistolaire prend parfois des allures de dialogues piquants façon Marivaux .

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Un amusant marivaudage !

 A la suite d'une erreur d'adressage, Enni et Leo se lancent dans une relation virtuelle où chacun se dévoile peu à peu tout en veillant à ne pas se livrer complétement. Le roman devient prétexte à un habile jeu d'écriture et l'auteur fait ainsi la brillante démonstration du vieil adage que l'on doit à Buffon : "Le style est l'homme même". Incontestablement, Leo et Enni ont du répondant, et le lecteur s'amuse de leur audace, de leur impatience autant que de leur réserve et de leurs craintes.

Et bien sûr, tant que la rencontre dans le monde réel, plusieurs fois envisagée et toujours repoussée n'a pas lieu, le lecteur s'amuse, curieux de savoir ce que l'auteur fera de ces personnages.


Aucun commentaire: